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A Minsk, l’errance sans fin des migrants

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Crise migratoire à la frontière entre le Bélarus et la Polognedossier
Manipulés par les autorités bélarusses, des milliers de réfugiés ont tenté lundi de traverser la frontière polonaise. Varsovie met en garde contre le risque d’une «escalade armée» aux portes de l’Union européenne.
Des migrants à la frontière entre le Belarus et la Pologne. Près de 4 000 personnes ont sont restées, ce lundi 8 novembre, devant les barbelés qui protègent le territoire polonais. (LEONID SHCHEGLOV/AFP)
publié le 8 novembre 2021 à 19h54

Jamais la situation n’avait été aussi tendue à la frontière entre la Pologne et le Bélarus. Près de 4 000 migrants ont passé la journée de lundi massés devant la clôture barbelée qui défend l’entrée du territoire polonais, sous l’œil bienveillant des gardes-frontières bélarusses, qui, depuis des mois, les poussent vers l’espace Schengen. «Les Bélarusses veulent provoquer un incident majeur, ils attendent des morts et des coups de feu», a indiqué Piotr Wawrzyk, le vice-ministre des Affaires étrangères de la Pologne, qui voit dans cette nouvelle vague migratoire «une attaque hybride» orchestrée par Minsk.

Pris entre le marteau et l’enclume, les réfugiés ont surtout passé la journée à attendre, survolés de près par un hélicoptère. A force de coups avec des arbres improvisés en béliers, certains ont réussi à faire tomber la clôture sur quelques mètres, mais le cordon serré de forces de sécurité polonaises les a empêchés de s’aventurer plus loin. A la nuit tombée, un campement de fortune s’est érigé autour de tentes et de feux de bois, alors qu’une voix métallique diffusée par des haut-parleurs polonais répétait que le «franchissement de la frontière est illégal en dehors des points de passage».

La caravane s’était mise en route tôt