Jamais la situation n’avait été aussi tendue à la frontière entre la Pologne et le Bélarus. Près de 4 000 migrants ont passé la journée de lundi massés devant la clôture barbelée qui défend l’entrée du territoire polonais, sous l’œil bienveillant des gardes-frontières bélarusses, qui, depuis des mois, les poussent vers l’espace Schengen. «Les Bélarusses veulent provoquer un incident majeur, ils attendent des morts et des coups de feu», a indiqué Piotr Wawrzyk, le vice-ministre des Affaires étrangères de la Pologne, qui voit dans cette nouvelle vague migratoire «une attaque hybride» orchestrée par Minsk.
Pris entre le marteau et l’enclume, les réfugiés ont surtout passé la journée à attendre, survolés de près par un hélicoptère. A force de coups avec des arbres improvisés en béliers, certains ont réussi à faire tomber la clôture sur quelques mètres, mais le cordon serré de forces de sécurité polonaises les a empêchés de s’aventurer plus loin. A la nuit tombée, un campement de fortune s’est érigé autour de tentes et de feux de bois, alors qu’une voix métallique diffusée par des haut-parleurs polonais répétait que le «franchissement de la frontière est illégal en dehors des points de passage».
La caravane s’était mise en route tôt