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Libération
Récit

A Moscou, propagande martiale et ersatz de vie banale

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dans la capitale russe, hormis l’importante inflation, la guerre ne semble pas avoir de conséquences sur le quotidien de la population, abreuvée par la propagande.
Vendredi, des Russes assistent à une exposition militaire à Koubinka, dans la région de Moscou. (Valery Melnikov/Sputnik. SIPA)
publié le 23 août 2022 à 20h34

Un tank s’arrête au milieu d’une plaine et deux soldats s’en éjectent depuis une petite trappe. L’un manipule une pièce métallique à proximité du canon, l’autre, au sol, vérifie que le blindé est bien positionné. Puis tous deux replongent dans le blindé. Quelques secondes passent, la tourelle change d’orientation puis tire dans un énorme nuage de poussière. La cible, un carré noir situé à quelques centaines de mètres en bordure d’un bois, est touchée en plein cœur. L’équipe russe est bien partie pour remporter ce biathlon de tank, organisé comme tous les ans au «parc Patriote», à 40 km de Moscou, face à une dizaine de pays. Six mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, alors que les pertes militaires se chiffrent en milliers, on s’étonnerait presque de voir que des centaines de soldats ont encore le temps de jouer aux jeux olympiques du treillis.

Ce «Disneyland militaire», inauguré sur 5 500 hectares en 2014, comme vitrine de l’armée russe et centre de recrutement, prend un sens particulier cette année. Les expositions de l’édition 2022 sont essentiellement consacrées à «l’opération spéciale en Ukraine». Pour la première fois, Vladimir Poutine en personne est venu lancer les jeux militaires doublés d’un salon de l’armement. Il a rappelé en quelques mots la ligne russe, toujours radicale :