La tête d’un homme dépasse des ruines. Autour de lui, tout est dévasté : le toit n’existe plus, des briques cassées parsèment la petite cour, des morceaux de papier et de journaux se sont bizarrement accrochées dans les branches. «Ma mère est morte là hier», dit Dmitry, en désignant le pied d’un mur d’enceinte de ce qui était la maison familiale. Une robe bleue pleine de poussière est étendue à l’emplacement exact. Dmitry, 40 ans, a vécu toute sa vie ici à Nikopol, une ville sur les bords du Dniepr où habitaient 105 000 personnes avant le 24 février 2022.
Jusqu’au début du mois d’août, Nikopol avait été relativement épargné par la guerre. A l’ouest, la progression des forces russes a été stoppée dès le mois de mars. A l’Est, la capitale régionale, Zaporijia, a tenu, l’armée envoyée par le Kremlin ne l’a jamais vraiment menacée, même si elle continue de la bombarder régulièrement depuis ses positions à une quarantaine de kilomètres. A Nikopol, le danger vient d’en face, de l’autre rive du fleuve, située à environ quatre kilomètres. La zone a été capturée dès les premières semaines de l’invasion par les colonnes remontant de Crimée, annexée en 2014.
Enquête
Depuis trois semaines, Nikopol est régulièrement sous le feu ennemi. Avec cette spécificité : ils viennent d’une zone où se trouve la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Occupée par l’armée russe, elle continue de fonctionner mais sa présence empêche, selon Kyiv, toute riposte aux obus tirés depuis les environs.
Morceaux de shrapnels
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