Sous le ciel froid de Paris, Dominique Pradalié, présidente de la Fédération internationale des journalistes, remarque : «Depuis ses petites lucarnes avec des barreaux, Julian Assange ne voit même pas les nuages. Il n’a rien vu depuis cinq ans.» Julian Assange, c’est cette silhouette qui tapisse les affiches, en noir et blanc, cible sur le front, bandeau sur les yeux, bouche bâillonnée par un drapeau Stars and Stripes. Son ombre hante la douce grisaille de la place de la République de Paris, volant la vedette aux lampions du nouvel an chinois mollement suspendus aux arbres.
Ce mardi 20 février, une audience chargée d’examiner le dernier recours de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis s’est ouverte pour deux jours devant la Haute Cour de Londres. Le soir même, devant le tribunal britannique, à Melbourne, Bruxelles ou dans une quinzaine de villes en France, organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse, journalistes et citoyens ont répondu présents pour le défendre, lui et la liberté d’informer. C’est le «Day X» («Jour J» en français) consacré à ce lanceur d’alerte de 52 ans, dont le visage est sur toutes