«Tout de suite, ça a fait remonter en moi certaines images. Mon cœur s’est serré et ça m’a fendu l’âme…» Comme de nombreux Sarajéviens, Nermina reste sous le choc des nouvelles sur la guerre russe en Ukraine. La brutalité de l’invasion russe remue des souvenirs douloureux chez cette ancienne réceptionniste de 54 ans. «C’est vraiment dur parce que je sais ce que les gens doivent endurer là-bas, souffle-t-elle près des vieux ponts en pierre qui enjambent la rivière Miljacka. Les souffrances et les peurs quand l’on doit se cacher dans les abris avec des enfants en bas âge… Tout ça, c’est très dur.» Une souffrance que semblent revivre ces jours-ci les habitants de la capitale bosnienne, toujours traumatisés par le plus long siège de l’histoire moderne, enduré d’avril 1992 à février 1996.
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Les souffrances des Ukrainiens après l’assaut mûrement planifié par les stratèges du Kremlin suscitent une forte compassion dans les rues de Sarajevo. Beaucoup esquissent un parallèle avec les évènements du printemps 1992 qui ont sonné le glas du multiculturalisme à la bosnienne et conduit au retour de la guerre en Europe.