Dans le Donbass, l’armée russe mène une guerre d’annihilation. Ses lents progrès autour de Sievierodonetsk, la zone la plus à l’est encore tenue par les soldats ukrainiens, ne se font qu’au prix d’un déluge d’artillerie et de destructions massives. Selon le gouverneur de la région, toutes les infrastructures essentielles de la ville ont désormais été détruites. Plus de 70 % du bâti urbain aurait été endommagé par des frappes. Dans la bourgade toute proche de Roubijné prise par les Russes au début du mois, des quartiers entiers ont été réduits en poussière. Au pic de l’offensive, 1 000 à 1 500 frappes s’abattaient chaque jour sur tout ce qui aurait pu tenir lieu d’abri aux troupes ukrainiennes. Dans les quartiers du nord-est de Roubijné, filmés par un drone des gardes nationaux, les rues à angle droit ne sont plus bordées que par des maisons écrasées, sans toit, sans fenêtres, sans plus vraiment de murs. On distingue quelques corps, les seules formes qui bougent sont des soldats lourdement équipés.
Pour l’armée russe, cette tactique de la terre brûlée commence à porter ses fruits. Ses soldats sont entrés dans Sievierodonetsk ce week-end. Leur avancée d’abord limitée aux faubourgs de la cité de 100 000 habitants avant guerre semble s’être étendue au centre-ville. Plusieurs militair