De loin, les taches de couleur et les silhouettes amassées autour pourraient laisser penser à une fin de marché, quand les commerçants remballent leurs marchandises. Mais à mesure que l’on s’approche du Centre de jour communautaire (CJC) de Tripoli, en Libye, le doute n’est plus permis. Il s’agit de centaines de familles de migrants installées sur les trottoirs avec pour principale richesse une couverture fixée tant bien que mal à un arbre, à un bout de mur saillant pour les protéger du soleil, de la pluie et du vent, qui peuvent s’enchaîner dans la journée durant l’automne tripolitain. Depuis le 8 octobre, quelque 5 000 personnes, essentiellement originaires de l’Afrique de l’Est, piétinent devant le CJC, où officie le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Leur revendication est simple : le départ immédiat.
Bordels et trafic de drogue
Le 1er octobre, les forces armées du gouvernement d’union nationale d’Abdelhamid Dbeibah ont rasé leurs habitations de fortune qui formaient un îlot de misère dans le quartier commerçant de Gargaresh, dans l’ouest de la capitale libyenne. Pour les autorités, il s’agissait de mettre fin aux bordels et au trafic de drogue. Les résidents ne nient pas l’existence de ces activités. Régulièrement, des raids y étaient menés pour arrêter les criminels. Mais, cette fois, les arrestations se sont transformées en