Pour combattre la montée des eaux, Venise avait invoqué «Moïse». Depuis 2020, les digues du «Mose» (pour Module expérimental électromécanique, un projet lancé en 2003) se dressent en effet à l’entrée de la lagune pour freiner l’acqua alta. Pour affronter la vague de touristes, la Cité des doges n’a pas en revanche choisi d’acronyme biblique. Il faut dire que depuis des décennies, la ville vit désormais essentiellement de ses visiteurs, qui assurent plus de 65 % des emplois. Néanmoins, le long du Grand Canal, le surtourisme est désormais vécu comme une plaie. «Parfois, dans certaines ruelles très étroites, il y a tellement de monde que les gens sont littéralement bloqués, ils n’arrivent plus à avancer, se désole Giorgia, en train de peindre un masque artisanal dans une boutique de la calle del Capeler. Il y a foule, mais ils ne s’arrêtent même pas pour entrer.»
En juillet 2023, le Comité du patrimoine mondial, qui dépend de l’Unesco, avait même préconisé d’inscrire Venise sur la «liste du Patrimoine mondial en péril». U