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A Venise, «on ne voyait pas d’autre solution que ce ticket à 5 euros pour décourager le tourisme journalier»

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Depuis le 25 avril, les visiteurs qui passent moins de 24 heures dans la ville asphyxiée par le surtourisme doivent s’acquitter d’une «contribution d’accès». Une mesure expérimentale qui divise les locaux comme les vacanciers.
Le 25 avril à Venise. Pour ce premier jour d'entrée en vigueur de la mesure, 16 000 personnes se sont acquittées du droit d'entrée à 5 euros, soit 10 % des arrivées. (Marco Bertorello/AFP)
par Eric Jozsef, envoyé spécial à Venise
publié le 1er mai 2024 à 8h11

Pour combattre la montée des eaux, Venise avait invoqué «Moïse». Depuis 2020, les digues du «Mose» (pour Module expérimental électromécanique, un projet lancé en 2003) se dressent en effet à l’entrée de la lagune pour freiner l’acqua alta. Pour affronter la vague de touristes, la Cité des doges n’a pas en revanche choisi d’acronyme biblique. Il faut dire que depuis des décennies, la ville vit désormais essentiellement de ses visiteurs, qui assurent plus de 65 % des emplois. Néanmoins, le long du Grand Canal, le surtourisme est désormais vécu comme une plaie. «Parfois, dans certaines ruelles très étroites, il y a tellement de monde que les gens sont littéralement bloqués, ils n’arrivent plus à avancer, se désole Giorgia, en train de peindre un masque artisanal dans une boutique de la calle del Capeler. Il y a foule, mais ils ne s’arrêtent même pas pour entrer.»

En juillet 2023, le Comité du patrimoine mondial, qui dépend de l’Unesco, avait même préconisé d’inscrire Venise sur la «liste du Patrimoine mondial en péril». U