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Libération
Témoignage

A Yavoriv, «le fracas des missiles était d’une puissance indescriptible»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le Français Alain Beigel, un réalisateur de 57 ans, se trouvait sur la base militaire ukrainienne de Yavoriv lorsqu’elle a été bombardée par les Russes, à l’aube du 13 mars. Il s’est confié par téléphone à «Libération» sur cette attaque dont le bilan reste imprécis.
La base militaire de Yavoriv, dans la région de Lviv, après les bombardements russes, le 13 mars. (BackAndAlive. Reuters)
publié le 19 mars 2022 à 11h47

Plus de trente ans après son service militaire, fumeur et peu sportif, mais touché par l’appel du président Volodymyr Zelensky, le réalisateur français Alain Beigel, 57 ans, a choisi de rejoindre la légion étrangère ukrainienne. Vingt-quatre heures après son arrivée à Yavoriv, la base militaire, à une vingtaine de kilomètres de la frontière polonaise, a été attaquée par les Russes. Selon les autorités ukrainiennes, il y a eu 35 morts et 134 blessés. Il raconte l’attaque.

«L’agression intolérable, fasciste et sans foi ni loi par Poutine de l’Ukraine, une jeune démocratie conquise au prix d’une révolution, m’a révolté, surtout que je suis très attaché à Kyiv, une ville que je connais bien. La résistance du peuple ukrainien et le courage du président Zelensky m’ont bouleversé, les hommes de 17 à 60 ans ont été mobilisés et j’ai décidé de répondre à son appel. Je n’ai jamais vraiment tenu un fusil, j’ai 57 ans, mais je n’ai pas d’enfants et je me sentais libre de m’engager. J’ai contacté l’ambassade d’Ukraine à Paris, mon dossier a été validé, et je suis parti vendredi 11 mars pour la base de Yavoriv,