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Libération
«Trounwiessel»

Abdication de l’ancien, serment du nouveau : au Luxembourg, la journée des grands-ducs

Le monarque Guillaume, 43 ans, a prêté serment ce vendredi matin. Il remplace son père, Henri, qui laisse le trône après vingt-cinq ans de règne.

Jeu des sept différences : le grand-duc sortant en compagnie du nouveau venu, à Luxembourg, ce jeudi. (Kai Pfaffenbach/REUTERS)
Publié le 03/10/2025 à 14h58

Un qui s’en va, un qui arrive. Le Luxembourg, petite monarchie qui compte parmi les pays fondateurs de l’Union européenne, célèbre ce vendredi 3 octobre l’avènement d’un nouveau souverain : le grand-duc Guillaume a prêté serment ce vendredi matin à la tête de cette petite monarchie européenne dans la foulée de l’abdication de son père, Henri, 70 ans, après vingt-cinq ans de règne.

«Je jure d’observer la Constitution et les lois», a déclaré le quadragénaire depuis la Chambre des députés de Luxembourg, entouré de couples royaux et de dirigeants des institutions européennes. L’événement ouvre un nouveau chapitre de l’histoire de cet Etat de 670 000 habitants, connu pour être une place forte de la finance, qui va se retrouver pendant quelques heures au centre de l’attention de ses grands voisins.

«Ça sera un nouveau style»

Après les cérémonies d’abdication de l’ancien et le serment du nouveau, place ce vendredi soir au pot de départ. Ça a un peu plus de gueule quand on est grand-duc : parmi les invités du dîner de gala sont notamment attendus le président français, Emmanuel Macron, et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier. Le nouveau couple grand-ducal – Guillaume et son épouse Stéphanie – doit ensuite aller à la rencontre de la population sur une place du quartier historique de la capitale.

Guillaume, 43 ans, sera le septième souverain de la dynastie Nassau-Weilbourg, qui règne sur le Luxembourg depuis 1890 et partage des origines communes avec la monarchie néerlandaise. Même s’il incarnera une nouvelle génération à la tête de l’Etat, il ne devrait pas chambouler la pratique du pouvoir, dans une démocratie parlementaire réputée stable où le monarque assume surtout des fonctions de représentation en plus de promulguer les lois.

Au Luxembourg, «le grand-duc incarne l’indépendance et la stabilité de l’Etat», a déclaré le Premier ministre, Luc Frieden, interrogé par l’AFP. Quant à Guillaume, «il a trente ans de moins que son père, a été éduqué à l’école luxembourgeoise contrairement à ce dernier qui avait des cours privés, donc ça sera un nouveau style», prédit-il. Avant de nuancer : «Un style plus ouvert peut-être, mais dans la continuité du père et du grand-père.»

Guillaume est l’aîné des cinq enfants du couple formé par Henri de Nassau et Maria Teresa Mestre, née à La Havane et dont le père, un homme d’affaires cubain, a fui son pays avec sa famille en 1959.

«Je n’attends pas vraiment un vent de modernité fulgurant»

«Avec une mère cubaine, on peut imaginer qu’il aura une approche plus latine, peut-être un peu plus chaleureuse, fait valoir l’historien belge Patrick Weber, expert des monarchies du Benelux. Mais je n’attends pas vraiment un vent de modernité fulgurant.»

Le grand-duc Henri, monté sur le trône en octobre 2000 à la suite de son père Jean, avait lancé le processus de transition en 2024, se disant désireux, à l’approche de ses 70 ans, de «lever le pied» et de retrouver «une certaine liberté». L’héritier Guillaume affiche un parcours international, puisqu’après sa scolarité au grand-duché, il a étudié en Suisse, à l’académie royale militaire de Sandhurst (Grande-Bretagne), puis a passé une double licence en lettres et sciences politiques à l’université d’Angers en France.

Des festivités dans tout le pays sont prévues jusqu’à dimanche pour marquer le Trounwiessel («changement au trône» en luxembourgeois).