En 2013, lorsque le nom de Justin Welby s’imposait pour reprendre le rôle d’archevêque de Canterbury, les commentateurs étaient agréablement surpris par ce candidat «humble», perçu comme un bon communicant et rattaché au monde réel, à un moment où l’Eglise d’Angleterre se divisait sur la question de la sexualité, du mariage pour tous et de la place à accorder aux femmes dans le clergé. Marié, père de six enfants et devenu prêtre sur le tard, le profil de Welby semblait si évident que plusieurs bureaux de pari avaient fini par empêcher de miser sur son nom.
Après onze ans à ce poste, il a annoncé sa démission ce mardi 12 novembre. Pas en raison de ces mêmes obstacles, plus ou moins surmontés au fil des ans, mais en réaction à un scandale d’agressions sexuelles menées par John Smyth, un avocat influent de l’institution religieuse dont les responsables sont désormais accusés d’une «campagne de dissimulation» par un rapport indépendant publié la semaine dernière. Selon les experts, Welby aurait «pu et dû» faire un signalement à la police, il y a une dizaine d’années, ce qui aurait possiblement permis de poursuivre Smyth de son vivant. Le prédateur, qui aurait commis des abus physiques et sexuels sur quelque 130 garço