Le 3 septembre dernier, le Portugal était en deuil national. Une cabine de l’emblématique «ascenseur Gloria», un des trois funiculaires historiques de Lisbonne, avait déraillé et s’était écrasée à pleine vitesse contre un immeuble. Ce tragique accident a fait de nombreuses victimes : 16 morts, et une vingtaine de blessés.
Sept semaines plus tard, le Bureau d’enquête sur les accidents aériens et ferroviaires (GPIAAF) a dévoilé ce lundi 20 octobre son «rapport préliminaire» qui a révélé le manque de sécurité du funiculaire lisboète. Il en conclut que le câble qui reliait les deux cabines dont la déconnexion a provoqué le déraillement de l’une d’entre elles, n’était pas aux normes.
En attendant la publication de son rapport final, prévu dans un délai d’un an après l’accident, l’agence a par ailleurs recommandé que les autres ascenseurs de la capitale portugaise restent à l’arrêt, comme c’est le cas depuis l’accident du 3 septembre, afin de garantir qu’ils disposent de systèmes de fixation des câbles et de freinage «capables d’immobiliser les cabines en cas de rupture du câble».
Reportage
A la suite du décès des passagers - huit hommes et huit femmes âgés de 36 à 82 ans, parmi lesquels cinq Portugais et onze étrangers - l’enquête ouverte par le GPIAAF avait permis de fournir une première explication : l’accident a été provoqué par «la déconnexion du câble entre les deux cabines» qui composent le célèbre funiculaire jaune de 1914. La rupture entre les deux wagons a eu lieu au niveau du point de fixation du câble sur celui en tête de file, qui venait de commencer sa descente, avait révélé l’enquête préliminaire.
Un dispositif défaillant
Dans leurs premières conclusions, les enquêteurs avaient précisé que «l’inspection visuelle programmée, réalisée le matin du jour de l’accident, n’a [vait] détecté aucune anomalie sur le câble». Le patron du gestionnaire des transports, Carris, a plusieurs fois affirmé après l’accident, que les travaux de maintenance, effectués depuis plusieurs années par un sous-traitant, étaient toujours été réalisés dans les délais. Mais les points de fixation du câble aux cabines ne sont visibles qu’au moment de leur remplacement, tous les deux ans, avait précisé à l’AFP Carlos Neves, président du collège d’ingénierie mécanique de l’Ordre des ingénieurs.
Transports
Les éléments préliminaires du GPIAAF ont également établi que le conducteur de la cabine avait bien activé les systèmes de frein dont elle dispose. La faute ne lui revient donc pas : l’enquête avait précisé que les freins, même s’ils étaient activés, n’étaient pas conçus pour arrêter le wagon sans l’aide de l’effet de contrepoids.