L’arrivée massive de migrants vers l’archipel des Canaries provoque une tension croissante en Espagne, où les différentes administrations et partis politiques s’invectivent et débattent quant à leur sort immédiat. Comment et où les répartir ? Quels critères appliquer ? Telles sont les deux principales questions au centre d’un pugilat politique qui a atteint une crispation rare. D’ordinaire, les exilés qui débarquent dans les îles Canaries affluent vers les centres d’accueil de l’archipel, avant d’être discrètement transportés puis répartis à travers l’Espagne. Mais là, le nombre et l’intensité des débarquements de cayucos, ces bateaux de pêches traditionnels arrivant saturés de candidats à l’exil, changent la donne.
Un afflux qui s’est accéléré ces dernières semaines
Alors que la route méditerranéenne via les enclaves de Melilla et Ceuta est bien plus calme ces derniers temps, la «voie atlantique», l’une des plus dangereuses au monde, connaît une recrudescence spectaculaire. Entre le 1er janvier et le 15 octobre, 23 537 migrants l’ont empruntée, des Sénégalais pour l’immense majorité, selon le ministère espagnol d