Quand l’invasion russe de l’Ukraine a débuté en février, la communauté kurde de Suède pouvait difficilement imaginer qu’elle finirait par toucher les siens. Depuis le mois de juin, et le lancement du processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan, elle est pourtant devenue l’une des victimes collatérales du conflit. Pour accepter l’entrée dans l’Alliance atlantique des deux pays nordiques, la Turquie a réclamé en échange d’importantes concessions sur la question kurde.
Dans le protocole d’accord signé en juin, Stockholm et Helsinki se sont engagés à lever l’embargo officieux sur les armes qui visait la Turquie depuis 2019, à ne pas soutenir les combattants kurdes en Syrie, et à traiter «avec diligence et minutie les demandes d’expulsion et d’extradition vers la Turquie de suspects de terrorisme». Ces demandes visent surtout la Suède, où vivent près de 100 000 Kurdes souvent installés de longue date. Au fil des mois, la liste des personnes réclamées par Ankara s’est allongée. De 33 noms en juin, elle est passée à 45 puis à 73, selon la presse turque proche du pouvoir.
Première expulsion en décembre
Pour le moment, Stockholm n’a procédé qu’à une expulsion, au début du mois de