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Libération
Reportage

Adhésion de la Bosnie aux Vingt-Sept : «L’UE nous aidera à nous réconcilier et à exister»

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Unis par le désir d’intégrer les Vingt-Sept, les Bosniens rêvent de solder les divisions culturelles et mentales qui les minent depuis les années 90 et la fin de la guerre, alors que l’ONU appelle à instaurer une «journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica».
Des supporters brandissent des drapeaux serbes et russes lors du rassemblement «Srpska Is Calling You», à Banja Luka, le 18 avril. (Vladimir Zivojinovic/Libération)
publié le 11 mai 2024 à 12h08

Le périple pourrait commencer là. Devant ce portail rouillé coiffé d’une pancarte. Le bleu est délavé et les étoiles ont pâli, mais la bannière européenne reste visible dans l’ombre du marronnier planté devant l’école Osnova à Kozarac, un bourg de quelque 5 000 habitants dans l’ouest vert et vallonné de la République serbe de Bosnie (RS), l’une des deux entités constituant la Bosnie-Herzégovine. Avec l’aide de fonds de l’Union européenne, le bâtiment a été modernisé et rebâti, comme d’autres zones de la région de Prijedor, la deuxième ville de la RS. Kozarac est l’un des villages du pays les plus connectés à l’UE. «Il y a bientôt plus d’habitants qui ont pris la citoyenneté européenne que de simples Bosniens. C’est un peu le village d’Astérix», s’amuse Ervin Blazevic qui dirige Optimisti 2004, une ONG impliquée dans la reconstruction, la paix et la mémoire.

La guerre et la purification ethnique ont chassé des dizaines de milliers de Bosniens à l’étranger. En mai 1992, Kozarac, qui comptait environ 27 000 habitants – en majorité bosniaques (musulmans) – a été bombardé et «nettoyé» par les forces serbes. En face de l’école, le monument aux morts liste les 1 200 personnes exécutées dans le village ou dans les camps établis aux alentours à Omarska, Keraterm et Trnopolje. Ceux qui n’ont pas tourné la page et refait leur vie ailleurs sont rentrés apr