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Reportage

Adolescents ukrainiens en vacances en France : «J’ai hâte que la guerre finisse pour voir mon père plus souvent»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Début août, une quarantaine de jeunes Ukrainiens ont été accueillis dans la Marne pour tenter de se changer les idées loin de la guerre avec la Russie. Mais les bombes et les morts demeurent bien présents dans les esprits.
Le groupe de jeunes Ukrainiens de retour de leur visite à Reims (Marne), le 10 août 2024. (Stephane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 13 août 2024 à 18h44

Sous les spots éclatants d’une boum estivale, ils dansent la macarena et ressemblent à mille adolescents profitant de leur jeunesse. Sauf que ces 46 jeunes Ukrainiens n’ont rien d’insouciant. Ils viennent de Kalynivka, à 200 kilomètres au sud-ouest de Kyiv. L’une des premières villes ukrainiennes a avoir été bombardée lors de l’invasion il y a plus de deux ans maintenant, et toujours menacée par le feu russe. En l’espace de neuf jours, du samedi 3 au lundi 12 août, ces adolescents de 14 à 18 ans ont été accueillis par la commune de Sainte-Menehould (Marne). Une bulle de calme dans la campagne française, qui ne suffit toutefois pas à chasser le spectre de la guerre.

Dans le centre d’hébergement non loin de la commune, leur sommeil est souvent agité et leur smartphone allumé. Une nuit, les sirènes de Kalynivka ont retenti six heures durant, sous les bombardements russes. Veronika Dombrovska, 18 ans, a passé son temps à recharger la page de l’application «Air Alarm» de ses doigts aux ongles parfaitement manucurés. En temps réel, elle a suivi avec les autres les alertes aériennes en Ukraine. Elle pense constamment à son frère, pilote d’avion dans l’armée de l’air.

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