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Interview

Affaire Delpal : «Nos amis russes me transmettent leurs félicitations, nos amis occidentaux sont consternés»

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Vendredi 7 août, le banquier français installé à Moscou a été condamné à quatre ans et demi de prison avec sursis dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds. Si, pour la justice russe, il s’agit d’un acquittement déguisé, l’homme a toutefois choisi de faire appel.
Philippe Delpal à Moscou, le 11 août. (Denis Sinyakov/Libération)
par Eric Landal et photos Denis Sinyakov
publié le 21 août 2021 à 8h51

Le 14 février 2019, Philippe Delpal, entrepreneur français installé en Russie depuis 2003, est arrêté par la police russe, en même temps que l’Américain Michael Calvey et plusieurs de leurs associés locaux, dans une affaire judiciaire qu’ils estiment être montée de toutes pièces. Accusé de détournement de fonds, emprisonné pendant six mois, puis assigné à résidence, il est finalement jugé coupable le 7 août et condamné à quatre ans et demi de prison avec sursis. Un acquittement déguisé qui pourrait lui permettre de laisser cette affaire derrière lui, mais Philippe Delpal a décidé de faire appel. Persuadé de pouvoir obtenir justice, il ne compte pas renoncer, quitte à prolonger cet épreuve judiciaire.

Dans quelles circonstances avez-vous été arrêté ?

Depuis le début, cette affaire est surréaliste : un peu avant 7 heures du matin, on frappe à ma porte. Des personnes en civil se présentent comme des enquêteurs criminels, accompagnées d’un traducteur. Ils me tendent un papier sur lequel est écrit : «Vous êtes accusé d’un crime grave, vous avez le droit à l’appui de vos avocats et de votre consul puisque vous êtes étranger.» Mais on ne me laisse appeler ni l’un ni l’a