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OQTF

Alexei Kuzmich, artiste performeur menacé d’expulsion vers les geôles bélarusses

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Après une action dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise, le Bélarusse est sous le coup d’une OQTF. Il est pourtant recherché par le KGB de son pays natal, et risque d’aller y grossir les rangs des prisonniers politiques.
Alexei Kuzmich au cimetière d'Auvers-sur-Oise devant la tombe du peintre Vincent Van Gogh, le 29 juillet 2024. (Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium)
publié le 6 août 2024 à 9h07

Quand Alexei Kuzmich, 36 ans, est entré d’un pas décidé dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise, le 29 juillet, dans le Val-d’Oise, il savait qu’on le jugerait provocateur. Il savait aussi qu’il risquait une arrestation. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que sa performance artistique lui ferait risquer l’expulsion vers le Bélarus, son pays d’origine, où il est recherché par le KGB. Depuis son arrestation, Alexei Kuzmich dort au Centre de rétention administrative (CRA) numéro 3 du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. Un arrêté préfectoral lui a été délivré, lui intimant de quitter sans délai le territoire français. Son sort est suspendu à une procédure de recours, qui devrait aboutir rapidement. Ce mercredi 7 août, l’artiste a annoncé commencer une grève de la faim.

La semaine dernière, le Bélarusse s’est présenté devant la tombe de Vincent Van Gogh, tout de blanc vêtu, visage et cheveux enduits d’un mélange de lait et de farine, et pelle à la main. «Je n’arrive pas à vivre dans un monde où les athlètes ont disparu. Mais aujourd’hui, tout va changer. L’artiste revient !» déclame-t-il dans son anglais rugueux, avant de se mettre à creuser devant la sépulture du peintre, couverte de lierre et de tournesols. Autour de lui se serrent quelques touristes éberlués et des proches venus filmer son action. La scène durera une vingtaine de minutes avant que les gendarmes n’interviennent et qu’Alexei Kuzmich se lai