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Alexeï Navalny, l’entretien posthume : «S’ils me tuaient, ça ne changerait rien»

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«Libération» publie avec LCI des extraits de la rencontre, en décembre 2020, entre le parlementaire Jacques Maire et l’opposant russe mort le 16 février. Un mois avant son arrestation, Navalny revient sur la surveillance du Kremlin, son empoisonnement et se montre prêt à poursuivre son combat contre Poutine.
A Berlin, le 17 décembre 2020. Extrait de l'audition d'Alexeï Navalny avec Jacques Maire, rapporteur de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. (Jacques Maire )
publié le 6 mars 2024 à 19h00

Le 17 décembre 2020 à Berlin, un mois jour pour jour avant son retour en Russie et son arrestation, Alexeï Navalny rencontre Jacques Maire, alors membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. L’élu européen a été désigné comme rapporteur dans l’enquête sur l’empoisonnement qui a failli coûter la vie à l’opposant, et dont l’objectif est de «qualifier juridiquement les faits» et d’établir la responsabilité des autorités russes. Dans une déposition filmée dans une salle de réunion d’un hôtel, Navalny revient, en anglais, sur les circonstances de l’attentat de l’été 2020, le rôle des services secrets dans sa vie depuis qu’il a décidé de briguer la présidence russe, et ce qu’il pense de Vladimir Poutine, qui n’a jamais prononcé son nom en public. Quatre mois seulement après avoir frôlé la mort, l’opposant a tout retrouvé de sa superbe et de son entrain. «On s’attendait à avoir quelqu’un de convalescent, un peu abattu. On a vu un fighter, on a vu un personnage hyperdéterminé, physiquement très présent, assez empathique, accessible», témoigne Jacques Maire, qui a eu devant lui «un bloc de granit», prêt à «aucune concession dans son combat».

Avec l’accord de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Jacques Maire livre aujourd’hui au débat public la vidéo de cette audition «alors q