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Disparition

Alexeï Navalny, mort pour la vérité

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L’opposant, mort dans un pénitencier de l’Arctique russe, a consacré sa vie à la politique et à la lutte anticorruption, au point de faire vaciller le pouvoir au début des années 2010. Un «affront» que le régime de Poutine n’a depuis eu de cesse de lui faire payer.
Alexeï Navalny le 11 janvier, lors d’une audience devant la Cour suprême, en visioconférence depuis la prison de Kharp. (MAXIM SHEMETOV/REUTERS)
publié le 16 février 2024 à 21h23

Alexeï Navalny est mort à l’âge de 47 ans, après avoir passé 1 124 jours derrière les barreaux. Dont les derniers dans l’une des prisons les plus rudes du goulag russe, la colonie pénitentiaire n°3, «Le loup polaire», dans le district autonome de Yamalo-Nenets. A l’extrémité de la Russie habitée, au-delà du cercle polaire, avec des températures tombant jusqu’à moins 40 degrés en hiver et des hordes de moustiques et moucherons anthropophages l’été.

Le Service fédéral pénitentiaire (FSIN) a indiqué dans un communiqué, ce vendredi, que le détenu Navalny, se sentant mal après une promenade, avait perdu connaissance : «Le personnel médical de l’établissement est arrivé immédiatement et une brigade d’ambulance a été appelée. Toutes les mesures de réanimation nécessaires ont été prises, mais elles n’ont pas donné de résultats positifs. Les médecins urgentistes ont constaté le décès du détenu. Les causes de la mort sont en train d’être établies.» Mais cette version officielle est inaudible pour les proches et les partisans de l’opposant, incarcéré depuis janvier 2021. «Je ne sais pas s’il faut croire ces nouvelles terribles qui ne proviennent que des sources étatiques en Russie. Parce que depuis de longues années, et vous le savez tous, nous ne pouvons croire ni Poutine, ni son gouv