Deux personnes, dont un enfant, ont été tuées ce mercredi 22 janvier lors d’une attaque au couteau dans un parc d’Aschaffenbourg, dans le sud de l’Allemagne, a annoncé la police locale qui annonce avoir appréhendé un suspect. L’attaque, dont les motivations ne sont pas connues à ce stade, s’est produite «vers 11h45 dans le parc de Schöntal, causant la mort de deux personnes», un homme de 41 ans et un petit garçon de 2 ans a précisé la police sur son compte X. Le suspect appréhendé est un Afghan de 28 ans, ont précisé les forces de l’ordre. Il avait «été remarqué pour des actes de violence à trois reprises au moins» et «hospitalisé à chaque fois pour un traitement psychiatrique», a expliqué le ministre de l’Intérieur régional Joachim Hermann.
Selon le média local L’Echo du Main, des puéricultrices d’une crèche d’Aschaffenbourg (Bavière), ville située près de Francfort, se seraient rendues dans le parc de Schöntal avec cinq enfants en bas âge. Le suspect aurait suivi ce groupe. «Les puéricultrices l’ont remarqué et ont voulu quitter le parc», et c’est alors qu’elles s’apprêtaient à partir que l’homme aurait attaqué le groupe avec un couteau. «Il aurait visiblement ciblé les enfants», précise L’Echo du Main. Une puéricultrice a également été blessée et est hospitalisée.
Scholz dénonce «une tolérance mal comprise» envers des agresseurs «qui sont venus chez nous pour y trouver une protection»
«À l’heure actuelle, les hypothèses vont plutôt dans le sens de ses maladies mentales évidentes», une perquisition dans son logement n’ayant «révélé aucune trace d’un islamiste radical», a dit le ministre régional à propos du suspect. Entré en Allemagne fin 2022, le suspect avait demandé l’asile début 2023. La procédure était encore en cours quand, le 4 décembre, il avait annoncé vouloir retourner en Afghanistan et s’occuper des formalités nécessaires. Le 11 décembre, l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) lui a «indiqué la suspension de la procédure de demande d’asile» et l’a «invité à quitter le pays».
Dans un message d’une virulence inhabituelle, le chancelier Olaf Scholz, en pleine campagne pour les législatives du 23 février, a exigé de savoir pourquoi l’assaillant présumé d’Aschaffenbourg «était encore en Allemagne». «J’en ai assez de voir de tels actes de violence se produire chez nous toutes les quelques semaines», a écrit le chancelier sur X, dénonçant «une tolérance mal comprise» envers des agresseurs «qui sont venus chez nous pour y trouver une protection».
Plusieurs attaques ces derniers mois
Cette attaque intervient dans un contexte sécuritaire troublé en Allemagne. Le 20 décembre, Taleb A., médecin saoudien de 50 ans, a foncé dans la foule du marché de Noël de Magdebourg (Saxe-Anhalt), avec une voiture, faisant six morts et quelque 300 blessés, avant d’être arrêté par la police.
L’Allemagne a aussi été secouée par plusieurs attaques au couteau ces derniers mois. Le pays avait notamment été choqué par un attentat à Solingen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) où l’auteur présumé, un Syrien soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique, avait poignardé à mort trois personnes lors de festivités locales fin août.
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En juin, une attaque au couteau visant un rassemblement anti-Islam à Mannheim (Bade-Wurtemberg) avait fait un mort, un jeune policier qui s’était interposé. L’agresseur présumé était un ressortissant afghan. Le gouvernement allemand avait dans la foulée interdit le port d’armes blanches dans les rassemblements populaires et dans les transports longue distance.
Mis à jour à 20h50 avec plus d’éléments et réaction d’Olaf Scholz.