Après plusieurs rencontres ministérielles franco-allemandes cette semaine, c’est au tour d’Elisabeth Borne, la Première ministre française, de rendre visite au chancelier Olaf Scholz, ce vendredi. Une frénésie diplomatique qui vise à retisser des liens entre deux partenaires qui se sont distendus à une vitesse inquiétante depuis le départ d’Angela Merkel. Mais, dans un couple qui se déchire, même les tentatives de rabibochages peuvent aboutir à l’effet inverse…
On vient d’en avoir l’illustration avec l’annonce, le 18 novembre, par la ministre allemande de la Défense, la sociale-démocrate Christine Lambrecht, qu’un accord avait été enfin trouvé entre les industriels français, allemand et espagnol, qui remet sur les rails le Système de combat aérien du futur (Scaf) ou, pour simplifier, le projet de chasseur européen de nouvelle génération, encalminé depuis 2017. A priori, une très bonne nouvelle. Le problème est que Berlin est allé plus vite que la musique : d’une part, l’avionneur français Dassault n’a pas encore donné son accord et d’autre part, l’annonce a été faite sans concertation avec Paris. Or, une telle percée aurait dû à tout le moins faire l’objet d’une déclaration commune au plus haut niveau, éventuellement le 22 janvier 2023 à l’occasion du soixantième anniversaire du traité franco-allemand de l’Elysée qui aurait donné du lustre à l’événement.
Remplaçant du Rafale
De fait, si ce programme militaire à 100 milliards d’euros voit finalement le jour, ce sera un événement majeur dans la cons