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Libération
Bannissement

Allemagne : le parti d’extrême droite AfD exclut sa tête de liste Maximilian Krah de sa délégation d’eurodéputés

Arrivé en deuxième position du scrutin européen en Allemagne, l’AfD a interdit ce lundi 10 juin à sa tête de liste Maximilian Krah, lesté de nombreux scandales, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les eurodéputés de sa formation.
Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD pour les élections européennes de 2024, à Berlin, ce lundi. (Britta Pedersen/DPA.AP)
publié le 10 juin 2024 à 13h27

Le parti d’extrême droite ne pardonne pas la série de scandales ayant émaillé sa campagne. L’Alternative für Deutschland (AfD), arrivé en deuxième place du scrutin européen en Allemagne, a interdit ce lundi 10 juin à sa tête de liste, Maximilian Krah, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les eurodéputés de son parti. «C’est le cas», a répondu un porte-parole du parti à la question de savoir si le parlementaire élu lors du scrutin de dimanche allait être exclu de la délégation de l’AfD, ajoutant qu’il pourra en revanche «naturellement siéger au Parlement européen».

L’avocat de 47 ans avait déjà été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu’un SS n’était pas «automatiquement un criminel», dans un entretien donné au quotidien italien La Repubblica. Après cette prise de parole choquante, il avait été interdit de meeting électoral et banni des instances dirigeantes fin mai. L’AfD et ses neuf élus, dont Maximilian Krah, avaient aussi été exclus du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen à la suite des scandales impliquant sa tête de liste. Ses sorties de piste avaient également achevé d’envenimer les relations entre le Rassemblement national (RN) et son allié allemand, tous deux membres du groupe ID au Parlement européen, le parti d’extrême droite français affirmant qu’il ne siégera plus avec le parti allemand.

Accusé de proximité avec la Chine et la Russie

«Je souhaite à mes collègues députés nouvellement élus beaucoup de succès dans leur tentative de réintégrer le groupe ID sans moi. Je pense que cette approche est erronée et envoie un signal désastreux à nos électeurs, en particulier à nos jeunes électeurs», a réagi dans la foulée l’intéressé sur son compte X (ex-Twitter).

L’eurodéputé, candidat à sa réélection, était également accusé de proximité avec la Chine et la Russie. L’un de ses assistants parlementaires, Jian G., avait en effet été arrêté fin avril, sur ordre du parquet fédéral, en raison d’accusations d’espionnage pour le compte de Pékin au cœur même de l’institution.

Cette décision intervient alors que le parti d’extrême droite allemand a atteint le plus haut score de son histoire au scrutin européen, avec 15,9 %, en deuxième position derrière les conservateurs de la CDU /CSU, selon des résultats officiels non définitifs parus ce lundi. Il devance les sociaux-démocrates du SPD, les Verts et les libéraux, les trois partis de la coalition gouvernementale allemande, et pourrait envoyer 15 parlementaires au total à Strasbourg.

Les oppositions conservatrices et d’extrême droite appellent désormais à un vote anticipé, plus d’un an avant les prochaines élections législatives, prévues à l’automne 2025. Une option catégoriquement refusée par le chancelier.