Le parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD) a échoué à remporter une nouvelle victoire électorale ce dimanche 22 septembre, cette fois-ci dans le Brandebourg, le fief du parti du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, trois semaines après deux succès électoraux, en Thuringe et en Saxe. Le SPD est en effet arrivé en tête du scrutin, selon les premières projections sorties des urnes, publiées à 18 heures par les télévisions publiques ARD et ZDF. Le Brandebourg est un bastion du parti centre-gauche et cette élection régionale était considérée comme cruciale, notamment pour le chancelier Olaf Scholz, très impopulaire à un an des élections générales.
Les électeurs - soit 2,2 millions de personnes de plus de 16 ans - du Brandebourg, qui entoure la capitale Berlin dans l’est du pays, ont donc décidé de soutenir encore le SPD, qui remporterait entre 32 et 31% des voix, talonné par Alternative für Deutschland (AfD), parti pro-russe et opposé à l’aide militaire à l’Ukraine, qui obtiendrait entre 30% et 29%.
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Bien qu’il ait sa circonscription de député à Potsdam, la capitale du Brandebourg où il réside également, le chancelier Scholz s’était très peu impliqué dans ce scrutin. Le très populaire chef du gouvernement du Brandebourg, le social-démocrate Dietmar Woidke avait tenté de se démarquer le plus possible du SPD et d’Olaf Scholz, en chute libre dans les enquêtes de popularité au plan national.
La courte victoire du SPD dans le Brandebourg représente un ballon d’oxygène pour le chancelier, avant les prochaines législatives, en septembre 2025. La candidature d’Olaf Scholz est de plus en plus contestée et le nom de son populaire ministre de la Défense, Boris Pistorius, revient d’ores et déjà régulièrement dans les débats comme une hypothèse de remplacement pour la candidature à la chancellerie.
La coalition tripartite associant aussi des écologistes et des Libéraux est très fragilisée par des positions opposées sur plusieurs sujets. Le président des Libéraux du FDP, Christian Lindner, n’a d’ailleurs pas exclu d’en sortir cette semaine si les trois partis ne parviennent pas cet automne à se mettre d’accord sur des priorités communes. Dans l’opposition, les conservateurs, favoris des sondages au niveau fédéral, ont déjà leur candidat, ayant désigné cette semaine le chef de la CDU, Friedrich Merz.
Le terreau des inégalités
Surfant sur le mécontentement des habitants d’ex-RDA, terreau particulièrement fertile en raison d’inégalités persistantes depuis la réunification, l’AfD est portée par le retour au premier plan des débats sur la sécurité et l’immigration. Une série d’attaques à motif islamiste présumé a choqué l’Allemagne depuis fin août, dont un triple meurtre au couteau commis à Solingen (ouest) lors d’une fête populaire et pour lequel un Syrien de 26 ans a été arrêté.
Dans le Brandebourg, l’immigration est, selon un récent sondage, le premier sujet de préoccupation des électeurs. Même si l’AfD est sortie victorieuse des scrutins en Saxe et Thuringe, elle ne dirige pas les gouvernements régionaux, les autres partis refusant toujours toute coalition avec elle.