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Elections législatives

Allemagne : les bureaux de vote ont ouvert pour choisir l’après-Merkel

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Plus de 60 millions d’électeurs allemands sont appelés aux urnes ce dimanche, pour un scrutin indécis qui doit mettre fin à seize ans de pouvoir de «Mutti». Les premières estimations devraient être connues vers 16 heures, mais le nom du prochain chancelier prendra sans doute plus de temps à apparaître.
La chancelière Angela Merkel à un sommet européen le 28 juin 2018. (AFP)
publié le 26 septembre 2021 à 9h21

Les bureaux de vote sont ouverts ce dimanche matin en Allemagne depuis 8 heures pour des législatives à suspense où sociaux-démocrates et conservateurs se disputent la succession d’Angela Merkel qui va quitter la chancellerie après seize ans de pouvoir. Quelque 60,4 millions d’électeurs ont jusqu’à 18 heures pour élire leurs députés : près de 40 % d’entre eux se disaient encore indécis à quelques jours de ce vote crucial pour la première économie européenne.

Les sociaux-démocrates de l’actuel ministre des Finances Olaf Scholz devancent légèrement, avec 25 %, les conservateurs d’Armin Laschet, crédités de 22 à 23 %, un score historiquement bas, selon d’ultimes sondages. L’écart est cependant trop ténu entre le centre gauche et le centre droit de la chancelière pour un pronostic. Quant à la candidate écologiste Annalena Baerbock, un temps favorite pour succéder à Angela Merkel, elle est largement distancée dans les sondages après une série d’erreurs.

Pas de chancelier ce soir

La publication des premières estimations à la sortie des urnes à 18 heures ne devrait pas forcément permettre d’y voir plus clair : nombre d’électeurs, dont Angela Merkel, ont en effet choisi le vote par correspondance, non pris en compte dans cette première photographie du scrutin. Le nom du futur chancelier et la composition de sa probable majorité risquent de pas être connus dès dimanche soir.

Quoi qu’il arrive, de longues tractations seront nécessaires pour former le futur attelage au pouvoir, au risque d’entraîner une paralysie européenne jusqu’au premier trimestre 2022. Même si elle s’apprête à se retirer de la vie politique, Angela Merkel pourrait ainsi devoir rester aux commandes d’ici la fin de l’année pour expédier les affaires courantes.

Après s’être tenue à l’écart des joutes électorales, la chancelière, qui va égaler avec seize années à la chancellerie son mentor Helmut Kohl, n’a pas ménagé ses efforts dans la dernière ligne droite. Lors de son dernier meeting en tant que chancelière, Angela Merkel, 67 ans dont plus de 30 en politique, a appelé ce samedi à Aix-la-Chapelle à voter pour Armin Laschet au nom de «l’avenir» du pays.

L’engagement d’une chancelière dont la popularité reste au zénith suffira-t-il pour empêcher la victoire du SPD ? Rien n’est moins sûr. Longtemps englué à la troisième place des sondages, le SPD a effectué à partir de la mi-août une improbable remontada. Les erreurs de ses adversaires, conjuguées au quasi-sans-faute de son chef de file, de tendance centriste, ont permis de faire mentir les pronostics qui promettaient à l’un des plus vieux partis d’Europe une mort lente.

Par ailleurs, l’extrême droite AfD, entrée pour la première fois au Bundestag il y a quatre ans, devrait confirmer son ancrage parlementaire avec environ 10 % mais reste exclue de toute coalition éventuelle.