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Retour d'expérience

Allemagne : les coalitions, mode d’emploi de la stabilité politique

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Au Parlement allemand, les alliances prennent mieux en compte le vote des électeurs et permettent de trouver des compromis. Un système auquel les Français, en fonction du résultat des législatives, pourraient bientôt goûter.
Olaf Scholz à Berlin, ce vendredi 5 juillet. (Kay Nietfeld/AP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 5 juillet 2024 à 14h10

Comment un gouvernement composé de trois partis ayant une conception diamétralement opposée de l’Etat parvient-il à boucler un budget ? La coalition d’Olaf Scholz vient une fois de plus de faire la preuve, vendredi 5 juillet, de l’efficacité du compromis à l’allemande, avec un accord obtenu après une nuit de négociations à la chancellerie entre les sociaux-démocrates du SPD, son parti, les écologistes et les libéraux du FDP.

En Allemagne, le résultat des élections législatives est la base de tout pour former un gouvernement. Le parti qui arrive en tête du scrutin est celui qui remporte traditionnellement le poste de chancelier. S’il n’obtient pas la majorité absolue en termes de sièges, il doit mener des négociations avec d’autres formations pour examiner les possibilités d’alliances. Cela peut durer plusieurs mois, comme en 2017. Les extrêmes, à gauche comme à droite, ont été jusqu’à présent exclus de ces négociations. Pour l’instant, les autres n’ont jamais eu besoin d’eux.

«Eviter l’éparpillement»

Avant l’élection d’Olaf Scholz, en 2021, les choses étaient assez simples : le rapport des forces à la sortie des urnes permettait de former un gouvernement avec seulement deux partis. Le mode de scrutin proportionnel à un tour a largement contribué à la formation de majorités stables. «Assez représentatif de la carte électorale, il évite l’éparpillement, fait remarquer Yoan Vilain, constitutionnaliste à l’Université Humboldt de Berlin. Quand un parti est sous la barre des 5 %, il n’entre pas, s