Ses chefs avaient bien tenté de le faire taire. Après l’affaire de l’espion chinois découvert parmi ses collaborateurs, ils lui avaient expressément demandé de la fermer avant de l’ouvrir. Mais Maximilian Krah n’avait pas supporté cette mise au banc de la direction de l’AfD (Alternative für Deutschland), dont il est tête de liste aux élections européennes. Quelques jours plus tard, il réapparaissait en public avec une Jaguar décapotable et deux pépettes russes assises sur le capot pour un pseudo-meeting en Bavière intitulé «Mad Max Krah ou la rébellion contre le délire écolo». Ce n’était pas une satire. Maximilian Krah voulait attirer les médias par une provocation. «Je suis de retour !» avait-il plaisanté en faisant référence à la comédie hitlérienne Il est de retour.
Membre du bureau directeur de l’AfD, «Max» a assuré qu’il était «soulagé» d’avoir été débarrassé de son collaborateur au Parlement européen, Jian Guo, soupçonné par les renseignements généraux d’être un espion à la solde de Pékin. Il oubliait de dire qu’il était lui-même visé par une enquête préliminaire du parquet de Dresde pour soupçons de financements russes et chinois.