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Vu de Berlin

Allemagne : officiellement qualifiée d’«extrême droite», l’AfD ravie d’être diabolisée

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Publié quelques jours avant l’investiture de Friedrich Merz à la chancellerie, le rapport des services de renseignement, qui qualifie l’organisation «d’extrémiste de droite», réveille de nouveau le débat sur son interdiction.
Des partisans d'Alternative pour l'Allemagne (AfD) lors d'un rassemblement, durant la campagne électorale pour les législatives anticipées, à Berlin le 22 février 2025. (Christian Mang/Reuters)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 6 mai 2025 à 6h15

Faut-il interdire le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) ? La sempiternelle question se pose de nouveau en Allemagne, après que l’Office fédéral de protection de la Constitution, service du renseignement intérieur allemand, a décidé de qualifier l’organisation d’«extrémiste de droite» en conclusion d’un rapport que personne n’a pu lire pour l’instant – et qui risque de finir dans un tiroir.

Depuis vendredi 2 mai, l’AfD est donc officiellement considéré comme un parti agissant «contre les valeurs fondamentales de la Constitution allemande». Les rédacteurs du rapport de 1 100 pages ont appuyé leur conclusion sur la base de déclarations faites pendant les campagnes électorales de 2024 et 2025 et à l’Assemblée fédérale. Mais il suffit de se rendre à des meetings ou des réunions d’information pour connaître les positions nationalistes, identitaires et parfois néonazies de l’AfD.

Rapport connu depuis plusieurs mois

L’appellation «extrémiste de droite» a l’avantage de donner plus de moyens au renseignement intérieur pour surveiller de près le parti et ses dirigeants (écoute, utilisation d’indicateurs, etc.). C’était déjà le cas pour quelques fédérations régionales comme en Thuringe, où l’AfD