On ne l’a jamais vu aussi agacé, fatigué, découragé. C’est toujours lui, l’écologiste, qui va au charbon pour expliquer les crises aux Allemands. La fin du gaz russe, les livraisons d’armes, l’abandon définitif du nucléaire, la réouverture des centrales thermiques, la lutte contre l’antisémitisme… Robert Habeck est sur tous les fronts.
Comme le chancelier brille par son absence, c’est lui qui se colle les JT et les grandes émissions politiques pour répondre aux inquiétudes des Allemands. «Olaf Scholz est tellement passif que Robert Habeck doit assurer l’intérim. Mais il ne s’en prive pas», remarque Markus Linden, politologue à l’université de Trèves.
Après l’annulation du fonds de transition énergétique par le tribunal constitutionnel, le 15 novembre, le voilà de nouveau au front pour expliquer aux Allemands que cette décision remet en cause toute la politique climatique de la première puissance industrielle d’Europe. Après une plainte de l’opposition conservatrice, la Cour constitutionnelle a effacé en deux coups de cuillère à pot 60 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Il est strictement interdit, ont dit les juges, de puiser dans un fonds coronavirus non épuisé de 2021 pour alimenter par une tour de passe-passe budgétaire le fonds climatique de 2024.
«Le pire est peut-être encore à venir»
La décision a plongé l’Allemagne dans une crise politique do