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Violences

Allemagne : un candidat de l’AfD attaqué au cutter à Mannheim, le suspect atteint de «troubles psychiques» selon la police

Un candidat à un scrutin municipal du parti d’extrême droite allemand a été blessé lors d’une attaque au cutter mardi 4 juin soir à Mannheim, a fait savoir l’AfD. Arrêté, l’auteur présumé était atteint de «troubles psychiques», selon la police.
La victime de l’attaque, troisième sur la liste de l’AfD pour le scrutin municipal de Mannheim, ville située au sud de Francfort, a été grièvement blessée et recevait encore des soins ce mercredi, selon l'AfD. (Rene Priebe/DPA.AP)
publié le 5 juin 2024 à 12h32

Il s’agit de la deuxième agression à Mannheim en moins d’une semaine. Le parti d’extrême droite allemand AfD a fait savoir ce mercredi 5 juin que l’un de ses candidats à un scrutin municipal avait été victime, mardi 4 juin au soir, d’une attaque au cutter dans cette ville du sud-ouest du pays. Les jours de la victime – en troisième position sur la liste de l’AfD pour le scrutin municipal de Mannheim – ne sont pas en danger, a annoncé la police. L’auteur présumé a été arrêté.

La police a précisé que cet homme, âgé de 25 ans, était atteint de «troubles psychiques». «Selon les premiers résultats de l’enquête, il n’y a pas de preuves concrètes que le suspect savait lors de son attaque que la victime était membre de l’AfD», a-t-elle détaillé dans son communiqué. L’auteur présumé avait, ajoute-t-elle, détruit plusieurs affiches électorales mardi soir avant d’être poursuivi et rattrapé par un membre de l’AfD. Le suspect a alors blessé ce dernier avec un cutter, puis s’est enfui avant d’être arrêté par la police sans offrir de résistance. Il a ensuite été envoyé dans un hôpital psychiatrique, toujours selon la police.

Condamnant «avec véhémence» cette agression, la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, citée par son porte-parole, a souligné que «la violence n’est jamais justifiée». «La violence n’est pas compatible avec la démocratie», a aussi rappelé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit, lors d’un point presse régulier à Berlin.

Inquiétudes face à la violence dans le débat politique

Vendredi 31 mai, une autre attaque au couteau était survenue dans cette même ville. Le suspect de l’agression, un Afghan de 25 ans arrivé en Allemagne en 2014, s’en était pris à plusieurs membres d’un mouvement d’extrême droite sur la place du marché. Avant de se faire tirer dessus par les forces de l’ordre, l’assaillant avait blessé cinq personnes au couteau, dont un policier de 29 ans, décédé quelques jours plus tard des suites de ses blessures. Lundi, le parquet anti-terroriste allemand avait annoncé qu’il allait se saisir de l’enquête, la piste islamiste ayant été évoquée à plusieurs reprises par le gouvernement.

Parmi les personnes blessées le 31 mai figurait notamment l’une des personnalités les plus en vue du Mouvement Pax Europa (BPE), Michael Stürzenberger, connu depuis des années comme militant islamophobe en Allemagne et proche de l’extrême droite. Cette affaire tragique avait relancé les inquiétudes face au recours accru à la violence dans le débat politique, dans un pays connu jusqu’ici pour sa culture du compromis et son sens de la modération dans les débats.

Début mai, l’Allemagne a ainsi été ébranlée par l’agression d’un eurodéputé du parti social-démocrate (SPD), grièvement blessé alors qu’il placardait des affiches électorales à Dresde, en Saxe dans l’est de l’Allemagne, région où l’AfD est très populaire. Samedi 1er juin, un élu du parti conservateur CDU, Roderich Kiesewetter, 60 ans, avait quant à lui été légèrement blessé après avoir été poussé et frappé par un homme alors qu’il faisait campagne pour les élections européennes à Aalen, dans le sud de l’Allemagne, selon la police locale.

Mis à jour : à 14 h 55 avec le communiqué de la police et les réactions du gouvernement allemand.