Une voiture a percuté la foule, ce lundi 3 mars à la mi-journée, dans le centre-ville de Mannheim, dans l’ouest de l’Allemagne. «Une voiture a percuté un groupe de personnes dans la zone piétonne de Mannheim et une personne est décédée, plusieurs personnes ont été grièvement blessées», a déclaré un porte-parole de la police, Stefan Wilhelm, sur la chaîne de télévision NTV. Avant que le bilan ne s’alourdisse à deux morts, cinq blessés graves et cinq blessés légers quelques heures plus tard.
Le conducteur du véhicule, rapidement arrêté, est un Allemand de 40 ans originaire du Land de Rhénanie-Palatinat dans l’ouest du pays. Quelques heures après son arrestation, la police a indiqué qu’«à ce stade», il n’y avait pas de mobile politique à cette attaque. L’automobiliste a foncé dans la zone piétonne de la ville «à très grande vitesse», se servant de sa voiture «comme d’une arme», a déclaré le ministre régional de l’Intérieur. «Cet acte s’inscrit dans plusieurs crimes récents où une automobile a été utilisée comme une arme», a dit à la presse Thomas Strobl, selon lequel il n’existe «aucun indice d’un fond extrémiste ou religieux» dans cet acte dont la motivation «pourrait être liée à la personne de l’auteur». «Nous avons plutôt des indices concrets d’une maladie psychique chez l’auteur c’est pourquoi l’enquête se concentre sur cet aspect», a confirmé à la presse le procureur Romeo Schüssler.
Une Ford citadine noire
Un important déploiement policier a eu lieu, mais les forces de l’ordre, qui évoquent «une situation de risque mortel», n’ont pas livré de détails sur les circonstances de l’incident. Le ministère de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg a enjoint le public à éviter le centre-ville. «On ne voit que des blessés et le mort, et on ne sait pas quoi faire», a rapporté un commerçant cité par le quotidien local Mannheimer Morgen. Un marché de forains se tenait dans cette zone, en plein lancement des festivités de carnaval. Des images de télévision montraient des effets personnels abandonnés au sol, une chaussure d’enfant, un sac, un blouson... Selon les médias, l’automobiliste était au volant d’une Ford citadine noire que les enquêteurs ont commencé à examiner lundi midi.
L’Allemagne a été confrontée à plusieurs attaques à la voiture-bélier ces derniers mois qui ont ébranlé le pays. Mi-février à Munich, un automobiliste avait précipité sa voiture sur des manifestants, tuant deux personnes, dont une enfant de 2 ans, et faisant plusieurs blessés. L’auteur présumé, arrêté sur place, est un Afghan de 24 ans qui aurait agi «par motivation religieuse». A Magdebourg, dans l’est du pays, en décembre, un médecin saoudien de 50 ans avait fauché la foule d’un marché de Noël à bord d’un puissant véhicule BMW lancé à toute allure dans une attaque qui a fait six morts et quelque 300 blessés.
A ces attentats se sont ajoutés d’autres actes violents qui ont remis au premier plan les questions de sécurité et d’immigration. Mannheim avait déjà été le théâtre d’une attaque au couteau ayant causé la mort d’un policier au printemps 2024, lors d’un rassemblement public. Le procès du suspect afghan s’est ouvert le mois dernier. Dans l’ouest du pays, à Solingen, une agression au couteau, cette fois imputée à un Syrien, au cours d’une fête communale l’été dernier avait coûté la vie à trois personnes. Et une autre agression au couteau, dont l’auteur présumé est un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques, a récemment fait deux morts en Bavière (sud), dont un garçon de 2 ans.
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Le 21 février, un réfugié syrien de 19 ans a poignardé un touriste espagnol, le blessant grièvement dans l’enceinte du Mémorial de l’Holocauste à Berlin, à deux jours des élections législatives en Allemagne. Ce scrutin a vu la victoire du parti conservateur de Friedrich Merz et une poussée spectaculaire du parti d’extrême droite AfD, qui a doublé son score avec un discours prônant des expulsions massives d’étrangers et un durcissement de la politique pénale.
Mise à jour à 16 h 49 avec davantage d’éléments : à 18 h 20 : avec absence de mobile politique de l’attaque : à 19 h 43 avec les déclarations du ministre régional : à 20 h 35 avec la mention de la maladie psychique.