Menu
Libération
Analyse

Après la tentative d’assassinat du Premier ministre, la Slovaquie toujours plus divisée

Article réservé aux abonnés
La vie de Robert Fico n’est plus en danger mais les tensions ne retombent pas, alors que des membres de la coalition gouvernementale accusent l’opposition d’être responsable de la fusillade. Les antagonismes politiques, qui se sont creusés au cours des dernières années, sont parmi les plus violents d’Europe.
Lors d'un rassemblement de soutien devant l'hôpital où le Premier ministre est soigné, le 19 mai. (Lefteris Pitarakis/AP)
publié le 28 mai 2024 à 10h33

Le 15 mai 2024, le Premier ministre slovaque était à peine en route pour l’hôpital, plusieurs balles logées dans le corps, que les premières accusations ont commencé à fuser. «C’est de votre faute», a lancé Lubos Blaha, le vice-président du Parlement, aux députés de l’opposition depuis son siège de président de la séance. Quelques heures plus tard, il poursuivait dans la même veine. «A cause de vous [les médias], Robert Fico, le plus grand homme d’Etat de l’histoire moderne de notre pays, se bat pour sa vie».

Le Premier ministre est depuis hors de danger mais dans la société slovaque, les tensions sont toujours aussi vives. De chaque côté de l’échiquier politique, on pointe un même mal : la polarisation qui gangrène la vie publique. Mais si la coalition gouvernementale (qui mêle populistes et nationalistes) et l’opposition libérale sont d’accord sur le constat, ils se renvoient la balle avec violence lorsqu’il s’agit de cerner son origine.

«Immédiatement après la fusillade, les partis d’opposition ont condamné sans équivoque la violence politique et ont offert à la coalition des possibilités de déclarati