Le 15 mai 2024, le Premier ministre slovaque était à peine en route pour l’hôpital, plusieurs balles logées dans le corps, que les premières accusations ont commencé à fuser. «C’est de votre faute», a lancé Lubos Blaha, le vice-président du Parlement, aux députés de l’opposition depuis son siège de président de la séance. Quelques heures plus tard, il poursuivait dans la même veine. «A cause de vous [les médias], Robert Fico, le plus grand homme d’Etat de l’histoire moderne de notre pays, se bat pour sa vie».
Le Premier ministre est depuis hors de danger mais dans la société slovaque, les tensions sont toujours aussi vives. De chaque côté de l’échiquier politique, on pointe un même mal : la polarisation qui gangrène la vie publique. Mais si la coalition gouvernementale (qui mêle populistes et nationalistes) et l’opposition libérale sont d’accord sur le constat, ils se renvoient la balle avec violence lorsqu’il s’agit de cerner son origine.
«Immédiatement après la fusillade, les partis d’opposition ont condamné sans équivoque la violence politique et ont offert à la coalition des possibilités de déclarati