Salut de la main enthousiaste, large sourire, pouce levé. Le soupir de soulagement n’était pas audible, mais la mine réjouie de Volodymyr Zelensky, sous des traits extrêmement tirés, ne laissait aucun doute. Ce samedi en fin d’après-midi, alors que la nuit tombait sur Londres, le président ukrainien était en sécurité, au milieu d’amis. Et son hôte, le Premier ministre britannique, pourtant très pudique d’habitude dans ses démonstrations publiques, n’a pas ménagé sa peine pour lui démontrer cette amitié. Sans doute parce qu’il savait que les images et les symboles comptaient ce jour un peu plus que les autres. Pour l’Ukraine, pour l’Europe, mais aussi pour les Etats-Unis.

Le contraste n’aurait pas pu être plus saisissant avec les images sordides, violentes, et totalement inédites au sein du Bureau ovale de la Maison Blanche, de la rencontre la veille à Washington entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Ce samedi, les répliques de ce tremblement de terre diplomatique, où le président du grand allié historique de l’Europe s’est mis à éructer la rhétorique nauséabonde du Kremlin de Vladimir Poutine, continuaient de secouer le monde. Volodymyr Zelensky, arrivé dans la matinée à Londres après avoir quitté précipitamment Washington, s’est présenté à Downing Street en fin d’après-midi. Il portait sa tenue kaki milit