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Récit

Après l’attentat à Moscou, un week-end d’horreur et de flottement en Russie

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Attentat de Moscoudossier
Les hommages aux victimes de l’attentat terroriste qui a tué plus de 130 personnes vendredi 22 mars fleurissent dans le pays. Le long silence avant l’allocution du président Poutine a toutefois laissé les discours de haine et de propagande proliférer.
Un mémorial en hommage aux victimes de l'attentat terroriste installé devant le Crocus City Hall, samedi 23 mars. (Maxim Shemetov/Reuters)
publié le 24 mars 2024 à 18h12

Les nouvelles vont vite en Russie. Elles vont au rythme de la messagerie Telegram, de ses chaînes d’information ultra-suivies et leurs actualités diffusées sous la forme de posts de quelques lignes. Vendredi 22 mars, quand les premiers messages sont tombés, il était 20 heures et quelques minutes à Moscou. Une fusillade venait d’éclater dans la salle de concert Crocus City Hall à Moscou, il y avait certainement des morts. Le bâtiment est en feu, apprend-on quelques minutes plus tard, vidéos à l’appui. Il y a douze morts, annonce l’agence de presse RIA, aussitôt reprise partout.

Le décompte augmente au fil des minutes. Rivés à leurs smartphones, les Russes le suivent, pratiquement en temps réel. Chacun se doute qu’il montera bien plus haut : la salle de concert de 6 200 places était complète ce soir-là. Il ne s’est même pas écoulé une demi-heure que les premières vidéos apparaissent, filmées par des spectateurs en fuite. Certaines montrent des cadavres ensanglantés, plus ou moins pixelisés, selon la chaîne qui les diffuse. Sur d’autres, on voit des hommes en tenue de camouflage avancer en tenant des fusils d