Menu
Libération
Renseignement

Après le chamboule-tout de Trump, les espions français entre «business as usual» et volonté d’autonomie vis-à-vis des Américains

Article réservé aux abonnés
Depuis la prise de fonction du président américain en janvier, les services de renseignement outre-Atlantique ont vécu un remue-ménage important, entre évolutions stratégiques et nominations polémiques. Circonspects, les alliés européens, et notamment hexagonaux, phosphorent.
D’ordinaire, les partenariats entre espions sont largement préservés des changements politiques, fussent-ils escarpés. (Denis Allard/Libération)
publié le 8 juin 2025 à 8h17

Des échelons opérationnels au plus haut niveau politique, en France comme dans toute l’Europe, la question trotte dans bien des têtes, même si personne ne la verbalise publiquement. Aussi sensible que cruciale : quel avenir pour les échanges de renseignement avec les Etats-Unis, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et ses premières répercussions, nominations controversées et limogeages abrupts, coupes claires dans les effectifs, changements de pied stratégiques ? De ce côté-ci de l’Atlantique, pour les parties prenantes de ces partenariats – étroits, fournis, et jugés majeurs pour les architectures de sécurité et de défense –, c’est un singulier entre-deux. A bonne distance encore des tonitruances du Bureau ovale, mais déjà plus dans le business as usual des bureaucraties du secret.

Dans un monde en convulsions, le moment, tel qu’ont pu l’esquisser auprès de Libération divers interlocuteurs régaliens, tient de la décantation lente. Quand les