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Conflit

Après les frappes sur Kyiv, Zelensky accuse la Russie d’avoir utilisé un missile «fabriqué en Corée du Nord»

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Alors que l’armée russe est accusée par l’Ukraine d’avoir tiré 70 missiles et 145 drones dans la nuit de mercredi 23 au jeudi 24 avril, le président ukrainien a pointé du doigt un missile de fabrication nord-coréenne.
A Kyiv, le 24 avril. (Libkos/Getty Images)
publié le 24 avril 2025 à 21h36

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé ce jeudi la Russie d’avoir utilisé un missile balistique «fabriqué en Corée du Nord» lors des frappes menées sur Kyiv dans la nuit de mercredi à jeudi, qui ont fait au moins 12 morts. «Nos services spéciaux vérifient tous les détails», a-t-il déclaré sur Facebook.

La salve lancée par la Russie - 70 missiles et 145 drones selon Kiev - a visé six régions ukrainiennes et plusieurs villes dont Kiev, où les témoins ont décrit des scènes apocalyptiques dans un quartier résidentiel, des immeubles éventrés et des corps sans vie. Le bilan dans la seule capitale, un des plus lourds depuis des mois, est susceptible de s’alourdir au fur et à mesure que les corps sont retirés des décombres. Il y a 90 blessés, selon un dernier bilan des services de secours.

Dans la foulée de cette attaque, Londres a dénoncé un «bain de sang perpétré par Poutine» et de nouvelles scènes «choquantes», l’UE y a vu la preuve que le Kremlin était «le principal obstacle à la paix», et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement écourté une visite en Afrique du Sud.

Les Etats-Unis mettent une «forte pression» sur la Russie

Donald Trump a, lui, dit ne «pas être content» des frappes russes et a exhorté Vladimir Poutine à cesser de telles opérations afin de parvenir à un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie. «Pas nécessaire et très mauvais timing», a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social avant d’ajouter : «Vladimir, ARRÊTE !», à l’adresse de son homologue russe.

Le président américain a également assuré ce jeudi que les Etats-Unis mettaient «une forte pression» sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine, en estimant que Moscou ferait «une assez grosse concession» en acceptant de ne pas s’emparer de tout le pays. Interrogé par un journaliste qui lui demandait quelle concession avait offert Moscou, le républicain a répondu : «arrêter la guerre.» Et de poursuivre : «Arrêter de s’emparer de tout le pays».

Le milliardaire a en outre soutenu que l’Ukraine était «très durement touchée», ce qui lui fait dire que le pays veut «vraiment conclure un accord». La veille, il s’en était pris au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il avait accusé de compromettre les négociations en refusant de reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée annexée. Trump avait souligné que, pour l’Ukraine, la Crimée était de toute façon «perdue», recevant jeudi un satisfecit du Kremlin qui a souligné être «complètement» d’accord avec ce constat.

En retour, Kyiv a reçu le soutien inconditionnel de l’Union européenne : «la Crimée c’est l’Ukraine,» a martelé mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. Le président français Emmanuel Macron s’est aussi associé à ce refus. Il y a une «situation de fait», a-t-il déclaré. «Est-ce que pour autant il faut en donner quitus (à la Russie) ? Non.»