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Après la chute de Marioupol, deux ans et demi dans le cauchemar des geôles russes

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Rencontre avec Stanislav Doutov, un combattant du régiment ultranationaliste Azov, libéré en octobre 2024. Il y aurait encore plus de 8 000 prisonniers de guerre détenus par Moscou.
Stanislav Doutov à Paris, le 20 février 2025. (Daria Svertilova/Libération)
publié le 24 février 2025 à 7h29

Collier de barbe épaisse, frange blonde collée sur le front et grosse moustache aux pointes retroussées, veste sombre sur chemise noire, chevalière dorée sur l’index, Stanislav Doutov, pas très grand mais plutôt costaud, ressemble à un hipster ukrainien. Et beaucoup moins à un commandant de compagnie du redoutable et sulfureux régiment Azov, sorti récemment de l’enfer des pénitenciers russes. Et pourtant, il n’a été libéré que le 10 octobre 2024, à l’occasion d’un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine.

«Ce n’est pas la façon la plus efficace de passer deux ans et demi de ta vie», dit-il, en découvrant une rangée de dents étincelantes. Il sourit beaucoup, ses yeux clairs plantés dans ceux de son interlocuteur, pour éviter de répondre sans ambages à la question posée. Stanislav Doutov, 35 ans, n’aime pas parler de lui, mais se plie à l’exercice, un moyen d’aider ses frères d’armes encore en captivité. Ce 20 février, il est à l’auditorium de l’hôtel de ville de Paris pour participer à une rencontre organisée par l’association Russie-Libertés, en soutien aux prisonniers ukrainiens en Russie, militaires et civils. L’Ukraine ne communique pas les chiffres, mais on estime à plus de 8 000 le nombre de prisonniers de guerre détenus par Moscou.

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