La date butoir était le 26 mai : si les députés issus des élections régionales du 14 février ne trouvaient pas une majorité pour élire un président, les électeurs catalans devaient retourner aux urnes. A moins d’une semaine de l’échéance, les trois formations indépendantistes, après plus de trois mois d’atermoiements et de coups de théâtre, ont finalement conclu un accord de gouvernement et validé la candidature de Pere Aragonès, 38 ans, du parti Gauche républicaine (ERC), qui occupait déjà le poste, par intérim, depuis septembre 2020.
Les élections de février avaient été marquées par une progression des séparatistes, camp hétérogène regroupant trois partis : ERC (gauche), Ensemble pour la Catalogne (JxCat ou Junts, centre droit) et la Candidature d’unité populaire (CUP, anticapitaliste). Réunis, ils passaient la barre des 50 % des voix, pour la première fois dans la région depuis le retour à la démocratie, en 1978. Le Parti socialiste (PSC), opposé à l’indépendance, était arrivé en tête mais ne pouvait prétendre à gouverner, faute d’appuis.
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Voie unilatérale
L’interminable attente s’explique par les fortes divergences entre les deux principales forces séparatistes. Arrivé légèrement en tête, ERC (33 députés) défend le dialogue avec le gouvernement central, dirigé par le socialiste Pedro Sánchez. Junts (32 élus) refuse la moindre négociation et n’admet que la voie unilatérale pour obtenir le divorce avec le reste du pays. Junts est le parti créé par Carles Puigdemont, ancien président de région