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Conflit

Arménie : manifestations dans le Haut-Karabakh pour réclamer l’ouverture du corridor de Latchine

L’Azerbaïdjan a instauré un barrage routier à l’entrée du corridor de Latchine, pour des raisons sécuritaires, alors que des incidents armés entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises se produisent régulièrement.

Poste de contrôle azerbaïdjanais récemment installé à l'entrée du corridor de Lachine, la seule liaison terrestre de la région séparatiste du Haut-Karabakh peuplée d'Arméniens avec l'Arménie, par un pont traversant la rivière Hakari, le 2 mai 2023. (Tofik Babayev/AFP)
Par AFP
Publié le 14/07/2023 à 10h24

Des milliers de personnes manifestent vendredi dans la principale ville du Haut-Karabakh pour demander la réouverture du corridor de Latchine, la seule route entre l’Arménie et cette région séparatiste, fermée cette semaine par l’Azerbaïdjan. Environ 6 000 manifestants se sont réunis dans la matinée sur la place principale de Stepanakert. La fermeture du corridor de Latchine, selon l’Arménie, suscite le risque d’une grave crise humanitaire au Haut-Karabakh.

La veille, un responsable du Haut-Karabakh a pressé la Russie, qui dispose sur place un contingent de soldats de maintien de la paix depuis fin 2020, de rétablir la circulation sur le corridor. «J’en appelle à la Fédération de Russie […] pour qu’elle garantisse la libre circulation des gens et des biens sur le corridor», a déclaré sur les réseaux sociaux le ministre d’Etat Gurgen Nersisyan, assurant que «la situation est terrible, et aura des conséquences irréversibles dans quelques jours». L’Azerbaïdjan a annoncé mardi avoir suspendu la circulation sur le corridor au motif que des chauffeurs travaillant pour la branche arménienne de la Croix-Rouge auraient fait de la «contrebande» de marchandises sur cet axe, ce que rejette le CICR. Jeudi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lui annoncé qu’il participera samedi à des négociations avec l’Azerbaïdjan sous l’égide de l’UE, tout en dénonçant un «blocus» illégal du Haut-Karabakh.

Depuis décembre, l’Arménie alerte la communauté internationale sur le risque d’une grave crise humanitaire dans cette région séparatiste, du fait de pénuries de vivres et de médicaments causées par les restrictions de circulation sur le corridor. En avril, l’Azerbaïdjan avait annoncé la création d’un barrage routier à l’entrée du corridor de Latchine, pour des raisons sécuritaires, alors que des incidents armés entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises se produisent encore régulièrement.

Les deux pays du Caucase se disputent le Haut-Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains de territoire importants pour l’Azerbaïdjan. Une partie de l’enclave, à majorité ethnique arménienne mais située sur le territoire internationalement reconnu de l’Azerbaïdjan, reste sous le contrôle de séparatistes arméniens, mais elle est désormais entourée de territoires tenus par Bakou.