Il aura fallu plus de quatre mois d’un conflit meurtrier pour que la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puissance dotée de l’arme nucléaire, nation disposant d’un modèle d’armée complet, envoie 18 pièces d’artillerie, un nombre inconnu de blindés de transport et quelques missiles antichars à l’Ukraine. Suffisant pour qu’Emmanuel Macron se décerne ce satisfecit : «Le soutien de la France aux armées ukrainiennes ne passe pas uniquement par des engagements verbaux, mais bien par le déploiement de matériel sur place, […] accompagné d’une formation efficace, et surtout d’un déploiement rapide», a lancé le président français jeudi à Madrid en conclusion du sommet de l’Otan.
Aide française modeste
Selon les données du Kiel Institute for the World Economy, entre le début de la guerre et le 7 juin, la France de Macron avait envoyé des équipements militaires pour une valeur totale 162,12 millions d’euros. Moins que l’Allemagne (191,9 millions), la Lettonie (218,8 millions), l’Estonie (240 millions), la Norvège (415,49 millions), le Canada (463,51 millions), le Royaume-Uni (998,63 millions), la Pologne (1,7 milliard) ou encore les Etats-Unis (1,97 milliard).
L’aide française est donc plus que modeste. Certes, les canons fournis, les Caesar, se révèlent efficaces sur le terrain. Mais la décision de les expédier n’a été prise que fin avril, quand les duels d’arti