Etats-Unis et Européens doivent «se préparer à brandir des sanctions dévastatrices» pour contraindre la Russie à cesser sa guerre en Ukraine, a déclaré ce mercredi 14 mai le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en évoquant un projet de sanctions d’un sénateur américain, Lindsey Graham.
Le chef de la diplomatie française a expliqué chez nos confrères de BFM TV qu’il rencontrerait l’élu américain jeudi en Turquie, «qui a conçu un paquet de sanctions extrêmement puissantes, avec des droits de douane de 500 % sur les importations de pétrole russe et de 500 % sur les pays qui aujourd’hui continuent d’importer du pétrole russe».
Interview
L’Union européenne a par ailleurs adopté ce mercredi un dix-septième paquet de sanctions contre la Russie, ciblant des pétroliers «fantômes» et une trentaine d’entités, accusés d’avoir aidé Moscou à contourner les sanctions déjà existantes. Au total, ce sont près de 345 navires qui sont désormais dans le collimateur de l’Union européenne. «La Russie a trouvé des voies de contournement face au blocus imposé par l’Europe et les Etats-Unis, aller fermer le robinet de cette manière-là, c’est une manière de prendre la Russie à la gorge», a souligné Jean-Noël Barrot sur BFMTV.
«Sanctions sur les hydrocarbures»
D’après le ministre, «il va falloir aller plus loin, parce que ces sanctions massives n’ont pas encore dissuadé Vladimir Poutine de continuer sa guerre d’agression contre l’Ukraine». Il estime ainsi nécessaire de travailler à de nouvelles mesures «qui pourraient asphyxier une bonne fois pour toutes l’économie russe» : «Je souhaite que l’Europe puisse à son tour brandir des sanctions sur les hydrocarbures.»
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Le président ukrainien avait appelé mardi ses partenaires occidentaux à appliquer les sanctions «les plus fortes» contre Moscou si son homologue russe refusait de le rencontrer en Turquie dans le cadre de pourparlers de paix prévus jeudi. Volodymyr Zelensky, qui s’y rendra, a exhorté Vladimir Poutine à venir, sans réponse pour le moment, le Kremlin refusant de nouveau ce mercredi de s’avancer sur la présence du président russe au sommet.