Il invoque une «vengeance personnelle» pour expliquer son geste. L’Ukrainien soupçonné d’avoir assassiné samedi 30 août le député et ex-président du Parlement Andriy Paroubiy a reconnu le meurtre de l’élu. «Oui, j’admets que je l’ai tué», a ainsi avoué dans la salle du tribunal cet homme identifié par les médias comme étant Mykhaïlo Stselnikov.
Il a en revanche démenti les allégations de certains médias selon lesquelles il avait agi en collaboration avec Moscou et assuré qu’il s’était vengé «contre les autorités ukrainiennes» après la mort de son fils sur le front.
«Tout ce que je veux, c’est que le verdict soit rendu le plus rapidement possible» pour demander de faire partie d’un échange de prisonniers de guerre avec la Russie et «aller chercher le corps de mon fils», a-t-il déclaré.
La branche ukrainienne du média RFE-RL, citant des sources au sein des forces de l’ordre, a affirmé que le suspect avait dit être entré en contact avec des agents russes pendant qu’il recherchait des informations sur le sort de son fils, porté disparu sur le front en 2023.
Respecté en Ukraine
En plus de trois ans de guerre, Ukrainiens et Russes se sont régulièrement accusés d’assassinats, notamment de responsables politiques et militaires.
Mykhaïlo Stselnikov, 52 ans, a dit avoir pris pour cible le député simplement parce que ce dernier vivait dans la même ville que lui, à Lviv, dans l’ouest du pays.
Selon la police, le tueur, déguisé en livreur, a tiré huit fois sur Andriy Paroubiy et «s’est assuré que la victime était bien morte» avant de s’enfuir. Son arrestation a été annoncée dans la nuit de dimanche à lundi. La police ukrainienne avait évoqué une «piste russe», sans donner de détails.
Lire aussi
Respecté en Ukraine, Andriy Paroubiy, mort à 54 ans, avait été président du Parlement ukrainien de 2016 à 2019. Il fut ensuite député du parti de l’ancien chef de l’Etat Petro Porochenko, un opposant au pouvoir actuel. Il est surtout connu pour son rôle dans les grands mouvements proeuropéens en Ukraine : d’abord, la «Révolution orange» de 2004, puis celle du Maidan en 2014.