Une série noire digne d’un roman du même nom. Et pourtant, la multiplication de faux pas et de bévues accumulés par le laboratoire pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca ne relève pas de la fiction. Retards chroniques de livraison, suspicions d’effets secondaires pouvant entraîner des décès, défiance des autorités américaines par la voix du conseiller santé à la Maison Blanche, qui affirme que les Etats-Unis pourraient se passer de ce vaccin… La firme est sous le feu croisé des critiques et la méfiance s’installe. Ce week-end à Calais, 550 doses attendaient des candidats pour 70 rendez-vous prévus. A Gravelines (Nord), 600 doses non utilisées ont dû être restituées. Pendant ce temps, le produit concurrent, Pfizer, est toujours plus demandé par ceux qui sont éligibles aux deux injections. Face à cette bronca, on aurait pu imaginer une réaction massive et argumentée du laboratoire. Pour l’heure, son PDG, le Franco-Australien Pascal Soriot, est aux abonnés absents, confiné dans son logement de Sidney. Le boss du laboratoire a cependant répondu, le 25 février, à une audition de la Commission européenne. Il y apparaît en chemise blanche, col ouvert et fait face à toutes les questions d’une manière technique et chirurgicale, sans la moindre once d’affect. Il a pourtant planté l’Union européenne de 90 millions de doses
Analyse
AstraZeneca, entre défi et défiance
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Des flacons du vaccin. (Yves Herman/REUTERS)
par Franck Bouaziz
publié le 5 avril 2021 à 21h32
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