«Crocus City Hall. 22/03/2024. Nous sommes en deuil…». Un immense panneau numérique a été installé ce dimanche 24 mars sur les murs de la salle de concert attaquée vendredi soir à Moscou. Une bougie sur fond noir, et cette inscription, pour témoigner du traumatisme collectif, deux jours après cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, la plus meurtrière sur le sol européen. «Le pays entier est en deuil avec ceux qui ont perdu leurs proches dans cette tragédie inhumaine», a lancé dimanche matin la chaîne de télévision publique russe Rossia 24.
Les musées et les théâtres de Moscou ont annoncé leur fermeture pour le week-end, dans la foulée de l’attaque. Les cinémas moscovites ont fermé eux aussi pour samedi et dimanche, en présentant leurs «condoléances» aux familles des victimes.
Pour aller plus loin
Des individus ont fait irruption vendredi soir dans la salle Crocus City Hall, avant d’ouvrir le feu à l’arme automatique sur la foule et d’allumer un incendie avec un liquide inflammable selon les enquêteurs, tuant au moins 133 personnes. Dénonçant un acte «terroriste barbare», le président de la Russie, Vladimir Poutine a, dans une allocution télévisée samedi, promis de châtier les coupables. Le président russe a annoncé que «les quatre auteurs» de l’attentat avaient été arrêtés «alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ukraine», sans mentionner la revendication de l’EI.
Le Kremlin avait annoncé plus tôt «l’arrestation de 11 personnes, dont quatre terroristes impliqués dans l’attentat». Ces quatre «citoyens étrangers» ont été capturés dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine et du Bélarus, selon les autorités. Cette attaque, survenue dans la salle de concert située à Krasnogorsk, au nord-ouest de la capitale russe, est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années, et la plus sanglante à avoir été revendiquée par l’EI en Europe. L’EI, que la Russie combat en Syrie et qui est actif aussi dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats dans le pays depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n’y avait jamais revendiqué une attaque d’une telle ampleur.
Le bilan s’établissait dimanche matin à 133 morts et 152 blessés, selon le ministère russe des Situations d’urgence. Les recherches dans les décombres du bâtiment ravagé par les flammes et dont le toit s’est partiellement écroulé se poursuivent et pourraient prendre des jours, faisant craindre un bilan plus lourd.