Accroupie, Emma enlève délicatement les emballages en plastique qui entourent les bouquets de fleurs. Dans le centre-ville de Southport, des centaines de roses, marguerites et tournesols s’entassent devant le centre d’art Atkinson en ce premier jour du mois d’août. «On avait peur qu’elles fanent, alors on a apporté des seaux d’eau pour les mettre dedans», raconte la trentenaire aux cheveux blonds, montrant de la main une poignée d’autres bénévoles. Derrière elle, des ballons en forme de cœur flottent au milieu de peluches, bougies et cartes à la mémoire des victimes. Entre deux bouquets, une feuille griffonnée d’un cœur multicolore tient en équilibre. Dessus, une écriture enfantine : «Vous nous manquez.»
Trois jours plus tôt, trois fillettes ont été tuées dans cette petite ville côtière du nord-ouest de l’Angleterre. Elles participaient à un cours sur le thème de la chanteuse américaine Taylor Swift dans un studio de danse quand un homme armé d’un couteau est entré e