Avant la revendication de l’Etat islamique, intervenue plus tard dans la soirée, l’ex-président russe Dmitri Medvedev s’est empressé ce vendredi 22 mars d’avertir que la Russie «détruira» les dirigeants ukrainiens s’il s’avère qu’ils sont responsables de l’attaque meurtrière d’une salle de concert de la banlieue de Moscou. «S’il est établi qu’il s’agit de terroristes du régime de Kyiv […], ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié en tant que terroristes. Y compris les dirigeants de l’Etat qui a commis une telle atrocité», a lancé sur Telegram Dmitri Medvedev, également numéro 2 du Conseil de sécurité russe.
Dans une allocution télévisée samedi après-midi, le président russe, fraîchement réélu à la tête du pays dans un scrutin entaché d’irrégularités, a aussi pointé du doigt l’Ukraine, refuge selon lui des quatre assaillants arrêtés. «Ils se dirigeaient vers l’Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une fenêtre avait été préparée pour qu’ils franchissent la frontière», a-t-il accusé avant d’assurer que «ceux qui sont derrière ces terroristes seront punis» et qu’ils «n’auront pas un destin enviable». A aucun moment, il n’a mentionné la revendication de l’Etat islamique (EI).
A lire aussi
De son côté, le renseignement militaire ukrainien a accusé le Kremlin et ses services spéciaux d’avoir orchestré l’attaque meurtrière de vendredi soir près de Moscou pour accuser l’Ukraine et justifier une «escalade» de la guerre. «L’attentat terroriste de Moscou est une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes sur ordre de [Vladimir] Poutine. Son objectif est de justifier des frappes encore plus dures contre l’Ukraine et une mobilisation totale en Russie», a assuré la direction du renseignement militaire (GUR), estimant que l’attaque «doit être comprise comme une menace de Poutine de provoquer l’escalade et d’étendre la guerre».
«L’Ukraine n’a jamais utilisé de méthodes de guerre terroristes»
L’Ukraine «n’a absolument rien à voir» avec la fusillade, avait déclaré un peu plus tôt un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, en la qualifiant d’«acte terroriste». «Soyons clairs, l’Ukraine n’a absolument rien à voir avec ces événements», a-t-il assuré sur Telegram, dont le pays combat depuis deux ans une invasion russe. Et d’ajouter : «L’Ukraine n’a jamais utilisé de méthodes de guerre terroristes.» Pour l’Ukraine, «il est important de mener des opérations de combat efficaces, des actions offensives pour détruire l’armée régulière russe» et mettre fin à l’invasion, a encore déclaré le responsable.
La Légion Liberté de la Russie, un groupe de combattants russes anti-Kremlin basé en Ukraine et qui fait régulièrement des incursions armées dans des régions frontalières russes, a également nié toute implication dans cette attaque dans une salle de concert en banlieue de Moscou. «Nous soulignons que la Légion ne combat pas les civils russes», a dit ce groupe sur Telegram, accusant «le régime terroriste de Poutine» d’avoir «préparé» cette «provocation sanglante» ainsi que sa «couverture médiatique».
Selon un bilan provisoire, 115 personnes ont été tuées et au moins autant blessées vendredi soir dans une fusillade suivie d’un énorme incendie dans une salle de concert en banlieue de Moscou où ont pénétré plusieurs hommes armés, selon les autorités, qui dénoncent «un attentat terroriste sanglant». Il n’est pas clair dans l’immédiat si cette attaque est encore en cours et si des personnes se trouvent toujours à l’intérieur du bâtiment.
Mise à jour ce vendredi 22 mars à 22 h 35 ajout de la revendication de l’attaque par l’Etat islamique.
Mise à jour samedi 23 mars à 8h10 puis 11 heures avec le bilan actualisé.
Mise à jour samedi 23 mars à 14h30 avec l’allocution de Vladimir Poutine.