«C’est une faute individuelle, monumentale et inacceptable», affirme ce vendredi 20 octobre au soir, le ministre belge de la Justice. Quatre jours après l’attaque perpétrée à Bruxelles par un Tunisien radicalisé et en séjour irrégulier qui a tué deux Suédois, Vincent Van Quickenborne a annoncé sa démission.
La raison : le ministre a expliqué avoir appris ce vendredi que la Tunisie avait réclamé en août 2022 l’extradition de l’auteur de l’attaque, Abdesalem Lassoued, une demande qui n’a pas été traitée. Une erreur dont il a décidé d’endosser la pleine responsabilité. Abdesalem Lassoued avait été condamné, en 2005, à vingt-six ans et huit mois de prison dans son pays pour deux tentatives de meurtre, des destructions et un incendie volontaire. Il s’était évadé de prison en 2011.
En Belgique, Abdesalem Lassoued était connu des autorités pour des délits, notamment des menaces de mort proférées à l’encontre d’un demandeur d’asile, selon la justice. Mais il n’était pas fiché dans la base de données de l’Ocam, l’agence fédérale chargée d’analyser la menace terroriste.
Après l’attaque, Vincent Van Quickenborne avait simplement indiqué que la Belgique avait été informée en 2016 «par un service de police étranger» du profil radicalisé de Lassoued, sans qu’il soit question d’antécédents terroristes. Avant de demander l’asile en Belgique, où il disait être arrivé fin 2015, le Tunisien avait déposé des requêtes similaires en Norvège, en Suède puis en Italie – des demandes à chaque fois rejetées.
Un homme interpellé à Nantes
Plus tôt dans la journée, des sources proches du dossier ont fait savoir qu’un homme avait été interpellé jeudi à Nantes. Une arrestation en lien avec l’enquête ouverte en Belgique. Le Parquet national antiterroriste français (Pnat) a indiqué ce vendredi soir avoir lui-même ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, «à la suite d’informations qui nous ont été transmises par les autorités judiciaires belges» à propos de cet attentat.
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«C’est dans ce cadre qu’a eu lieu [jeudi] l’interpellation d’un homme en Loire-Atlantique» qui a été placé en garde à vue, a ajouté le Pnat, sans autres précisions «afin de préserver les investigations en cours».
L’homme interpellé à Nantes avait reçu, avant le passage à l’acte lundi vers 19 heures, la vidéo de revendication de son double meurtre par Lassoued, a précisé l’une des sources proches du dossier. L’identité du suspect n’a pas été précisée. D’après Ouest-France, il serait tunisien, comme Abdesalem Lassoued.