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Interview

Attentat de Bruxelles : «On ne peut pas résumer les causes à la défaillance du système sécuritaire»

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Professeur de criminologie à l’université de Liège, Michaël Dantinne revient sur l’attaque meurtrière survenue en Belgique lundi. Une analyse éclairée de la situation, à rebours des polémiques et débats politiques.
Devant le stade Roi Baudoin le 16 octobre 2023 au soir, en marge du match de qualifications pour l'Euro 2024 Belgique-Suède. (Hatim Kaghat/AFP)
par Mathilde Roche, Envoyée spéciale et Laure Broulard, Correspondante à Bruxelles
publié le 19 octobre 2023 à 6h43

Michaël Dantinne, criminologue à l’université de Liège, est spécialisé en criminalité organisée et terrorisme en Belgique. Il a été expert auprès de la commission d’enquête parlementaire sur les attaques jihadistes de mars 2016 à Bruxelles. Deux jours après l’attaque terroriste visant des Suédois lundi 16 octobre dans la capitale belge, qui a fait deux morts et un blessé, il fait le point sur les éléments connus à ce stade de l’enquête.

Plusieurs éléments sur Abdesalem Lassoued sont désormais connus. Que peut-on dire sur le profil du tueur et son passage à l’acte ?

Il y a dans son profil des éléments typiques : le modus operandi à l’arme automatique, le choix des cibles, en bref, la mécanique jihadiste. Et des éléments plus atypiques : il est un peu plus âgé que la moyenne des terroristes islamistes. Il a un ancrage familial, avec une forme d’insertion, notamment à travers la scolarisation de son enfant dans le quartier de Schaerbeek où il résidait, ce qui est inhabituel. Il n’est pas entré sur le territoire européen récemment dans un objectif d’attentat,