Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé ce dimanche 24 soir «rehausser» le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé : «urgence attentat», à la suite de l’attaque de Moscou revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). «Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’Etat islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat», a indiqué Gabriel Attal sur X à l’issue d’un conseil de défense à l’Elysée. Le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2 («sécurité renforcée - risque attentat») en janvier.
A quatre mois des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août), Emmanuel Macron tenait «à 19 h 30 un conseil de défense et de sécurité nationale sur l’attentat de Moscou et ses conséquences», avait indiqué plus tôt la présidence française. L’attentat, vendredi au Crocus City Hall près de Moscou, a fait au moins 137 morts selon un nouveau bilan. Les enquêteurs continuent de fouiller les décombres du bâtiment abritant la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.
Un premier suspect placé en détention provisoire
Les deux premiers suspects de l’attaque ont été amenés dimanche soir devant un tribunal de la capitale russe, qui doit décider de leur placement en détention provisoire. Selon les agences de presse russes, ces deux suspects ont été inculpés pour «terrorisme» et encourent la prison à perpétuité. L’un d’entre eux, qui, selon le tribunal, a plaidé «entièrement coupable», a été placé en détention provisoire pour au moins deux mois. Au total, les autorités russes avaient rapporté l’arrestation de 11 personnes dont quatre assaillants en lien avec cette attaque.
L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais Moscou ne l’a toujours pas mis en cause dimanche. Samedi, Vladimir Poutine avait évoqué la piste ukrainienne, assurant que les assaillants avaient été arrêtés «alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ukraine».
Analyse
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l’EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu’il n’y avait «aucune implication ukrainienne».
Cette attaque est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années, et la plus sanglante à avoir été revendiquée par l’EI en Europe. L’EI, que la Russie combat en Syrie et qui est actif aussi dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats dans le pays depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n’y avait jamais revendiqué une attaque d’une telle ampleur.
Mise à jour le 24 mars à 22h05, le Premier ministre, Gabriel Attal, annonce «rehausser» le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé après l’attentat à Moscou.