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Russie

Attentat de Moscou : trois jours après, Vladimir Poutine reconnaît la responsabilité d’«islamistes radicaux»

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Ce lundi 25 mars au soir, le chef du Kremlin a nommé pour la première fois les auteurs de l’attaque terroriste contre une salle de spectacles de la capitale russe survenue vendredi. Mais il persiste à suggérer que l’Ukraine a pu jouer un rôle dans le drame.
Vladimir Poutine tient une réunion gouvernementale depuis la résidence d'État de Novo-Oovogary, ce lundi. (Mikhail Metzel/AFP)
publié le 25 mars 2024 à 20h28
(mis à jour le 25 mars 2024 à 20h28)

Jusque-là, et en dépit de la revendication rapide de l’organisation Etat islamique, Vladimir Poutine n’avait pas nommé les auteurs de l’attentat de Moscou, qui a causé vendredi la mort d’au moins 137 personnes. C’est désormais chose faite : l’attaque a été commise par «des islamistes radicaux», a accusé ce lundi 25 mars le président russe à l’occasion d’une réunion gouvernementale. «Nous savons que [ce] crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles», a déclaré le chef du Kremlin. Et d’ajouter : «Nous savons qui a commis cette atrocité contre la Russie et son peuple. Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire.» Les quatre assaillants présumés ont d’ores et déjà été incarcérés, accusés de «terrorisme» et violemment frappés par les policiers russes.

Ce week-end, Vladimir Poutine et ses puissants services de sécurité, le FSB, n’avaient pas mentionné d’implication jihadiste, évoquant de concert une piste ukrainienne qui a été vivement démentie par Kyiv et les Occidentaux. Ce lundi soir, le chef d’Etat a persisté, sous-entendant de nouveau que l’attaque pourrait avoir un lien avec le régime de Volodymyr Zelensky : selon lui, les assaillants se dirigeaient vers l’Ukraine au moment où ils ont été interpellés.

«Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine. Qui les attendait là-bas ? Ceux qui soutiennent le régime de Kyiv ne veulent pas être des complices de la terreur et des soutiens du terrorisme, mais beaucoup de questions se posent», a-t-il développé. Puis il a poursuivi : «Immédiatement, on se demande à qui cela profite. Cette atrocité peut être un nouvel épisode de la série de tentatives de ceux qui, depuis 2014, combattent notre pays à travers le régime néonazi de Kyiv. […] Et les nazis, c’est bien connu, n’ont jamais dédaigné utiliser les méthodes les plus sales et les plus inhumaines pour atteindre leurs objectifs.» Encore une fois, il n’a apporté aucune preuve à l’appui de ses accusations.